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Neverwinter, tome 4 : Le Dernier Seuil
Richard Anthony Salvatore
Milady, Dungeons & Dragons, roman traduit de l’anglais (USA), fantasy, 564 pages, novembre 2014, 8,20€

Libéré(s) de la Griffe de Charon et de son influence néfaste, Drizzt et ses compagnons sont de retour à Padhiver. Les aventures ont laissé des traces, et Drizzt sent que ses liens avec Dahlia sont distendus. La jeune elfe ne manque jamais de le lui rappeler. Mais le drow s’inquiète davantage pour Entreri, qu’il garde dans son sillage avec la promesse de lui retrouver sa dague vampire.
Après avoir rendu la paix à un vieil ami, le petit groupe se dirige vers Port Llast, où Drizzt met leurs forces à la disposition des citoyens reconstruisant la ville. Il espère ainsi donner à l’assassin le goût du Bien. Hélas, ce dernier reste sarcastique, et fait même preuve de plus pragmatisme que le drow sur les conséquences de leurs actes.
Pendant ce temps, leurs différents ennemis s’organisent. Envoyés sur les mers jusqu’à la porte de Baldur, ils recroisent la route d’Effron, lâché par Draygo Quick et décidé à tuer sa mère.



Les choses tournent mal mais la situation finit par se renverser : mère et fils se parlent enfin, l’une brisant la coquille dont elle s’était fait une armure, l’autre surmontant sa colère pour sa génitrice qui l’a rejeté. Les choses tirées au clair, Effron rejoint le groupe, et suite à ses révélations ils vont ensemble dans la Gisombre, au palais de Draygo, sauver Ghenwyvar. Là, les choses se re-gâtent, car les seigneurs néthérisses et d’autres intriguent autour du retour des dieux et s’interrogent sur le statut d’Elu de Drizzt. Il est donc capturé, ses amis changés en pierre. Il faudra que l’électron libre Jarlaxle vole à leur secours, de façon spectaculaire et au prix d’un numéro d’équilibriste politique pour ne pas nuire à Bregan Daerthe. Drizzt, secoué par tout cela, décide de remonter vers le Val Bise, à la recherche du fantôme de Catti-Brie, son seul amour. Pris en chasse par les drows de la maison Xorlarrin et le fils Baenre, les choses se re-re-gâtent. Puis se tassent, grâce à une parenthèse temporelle. Puis Dahlia n’en peut plus de vivre dans l’ombre d’une morte, et provoque Drizzt tant pour le faire réagir que dans l’espoir qu’il la surclassera et mettra fin à ses jours. Et, mince, il refuse de se battre sérieusement. Et meurt.

Ouf. Cela n’en finissait pas de finir. Car, pour reprendre mon propos des 3 précédents volumes, il y a à la fois un charme à suivre un héros de tome en tome, mais parfois aussi une certaine lassitude. Quand bien même Richard Salvatore a du talent, il n’en reste pas moins un auteur de best-seller, et on se dit qu’il aurait pu faire plus court. Mine de rien, ce cycle de « Neverwinter » atteint les 2000 pages. Ajoutez-y les 12 volumes de la légende de Drizzt, les 3 Transitions...
Beaucoup d’auteurs auraient versé dans la surenchère. Bon, ça a été en partie le cas, avec une puissance primordiale... « Le Dernier Seuil » est aussi l’occasion de combats plus ou moins épiques (contre les démons des eaux à Port Llast ou contre les morts-vivants, comme en couverture) qui ont le mérite de montrer que notre petite troupe n’est ni toute-puissante ni imbattable (on finissait par en douter) et le défaut de durer parfois une dizaine de pages...
Non, Richard Salvatore a su orienter son personnage vers des combats plus intérieurs. On lui reprochera juste d’être un peu long dans ce travail sur soi. Mais il a des siècles devant lui pour sa psychanalyse, on peut lui pardonner de s’être ainsi fourvoyé dans ces 4 volumes. Et puis, il est tout le temps interrompu.

Mais je suis mauvaise langue. Le dernier seuil est un tome de clôture, au sens large du terme. Drizzt et son auteur referment toutes les choses laissées en suspens : le conflit entre Dahlia et Effron, la reconstruction de la Côte des Épées, les nouvelles forces politiques en jeu (Néthéril, la Gisombre et les drows à Luskan). Drizzt retrouve sa panthère et sa sérénité. Retourner au Val Bise est le seul moyen de se faire oublier de ses poursuivants qui commencent à être nombreux. La déesse va lui offrir cet oubli, cette entrée dans la légende, cette occasion de repartir à zéro. Mais bon, comme je l’ai écrit, il a une drôle de façon de la saisir.

Mais c’est transitoire. Deux nouveaux volumes, centrés sur les Compagnons, sont sortis entre-temps chez Milady. L’idée de n’avoir qu’une image en creux des aventures du drow n’est pas déplaisante et devrait renouveler l’intérêt pour la narration. A suivre donc.


Titre : Le Dernier Seuil (the last threshold, 2013)
Série : Neverwinter (The Neverwinter Trilogy), tome 4/4
Auteur : Richard Anthony Salvatore
Traduction de l’anglais (USA) : Eric Betsch
Couverture : Todd Lockwood
Éditeur : Milady (édition originale : Milady, 2013)
Collection : Dungeons & Dragons
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 564
Format (en cm) : 17,8 x 11 x 2,8
Dépôt légal : novembre 2014
ISBN : 9782811213619
Prix : 8,20 €


Neverwinter :
- « Gauntlgrym »
- « Neverwinter »
- « La Griffe de Charon »
- « Le Dernier Seuil »


Nicolas Soffray
27 novembre 2015


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