Le plan de Misoko ne se déroule pas vaiment comme prévu. Convaincu que Tsubaki avait séparé verticalement Lawless de son maître, les alliés de Mahiru se sont divisés en deux groupes, l’un se dirigeant vers le dernier étage de l’immeuble tandis que le second s’occupait des sous-sols. Seulement, Tsubaki ne s’intéressait ni à Lawless, ni à son maître. En réalité, cet enlèvement avait pour but d’attirer Hugh dans un piège et malheureusement le Servamp de l’orgueil se fait mystifier par un magicien... Pendant ce temps, Licht a rejoint Lawless pour lui donner un bon coup de pied aux fesses et surtout l’obliger à s’interroger sur sa façon de vivre, sur son manque de rêves. Mais pour comprendre son attitude, il faut revenir dans son passé, dans un temps où Lawless était loin d’être cet être méprisable. Il s’était attaché à sa maîtresse au cœur si pur. L’amour qui lui portait était sincère, alors quand sa princesse décida d’épouser un prince voisin afin d’éviter un conflit désastreux pour son pays, il l’a suivi, en bon hérisson domestique. Mais la belle histoire de sa princesse aura une terrible fin, une tragédie dont il ne se remis pas.

Ces deux tomes de “Servamp” auront un double fil rouge. Le premier et le plus évident sera évidement l’assaut du QG de Tsubaki pour délivrer Lawless et Licht. On se retrouve dans un très classique plan foireux qui ne tournera pas vraiment dans le sens désiré par nos héros. En fait, les deux kidnappés vont quasiment devoir se délivrer eux-mêmes. La relation presque sado-maso entre Licht et Lawless prend une tout autre allure en découvrant le passé de Lawless. Cet éclairage s’avère en fait très important pour comprendre le comportant du Servamp et surtout redorer son blason. Comme je l’indiquais dans la chronique précédente, Tanaka Strike avait tout fait pour nous le rendre antipathique. Il va suffire d’un seul tome pour totalement renverser la donne et en faire, bien au contraire, un vampire extrêmement sensible qui sera dévasté par deux tragédies qui le fermeront à tout sentiment. Seulement avec son angelot comme nouveau maître, tout va changer.
Au-delà de ce premier fil rouge, un second va naître avec le sixième tome : celui du crime de Kuro. C’est une autre image du Servamp de la paresse qui nous est donnée, d’ailleurs, son animal d’incarnation va évoluer très fortement grâce à Mahiru. Ce qui se passera dans la bulle entre Kuro et Mahiru est très proche dans le concept et le fonds du déclic qui sera provoqué par Licht sur Lawless. Bon, les méthodes seront par contre diamétralement opposées. Autant Mahiru joue sur l’amitié et la finesse, autant Licht continue sur la violence et la prise de conscience sans concession. Mais surtout, les deux Servamps ont un différent qui les traumatise et qui est pour beaucoup dans leur état d’esprit du début d’histoire. Cet événement qui rompit les liens entre les deux frère est tout simplement l’assassinat de leur créateur par Kuro. Certes, ce sera un contrat, mais le sacrifice du Servamp pour accomplir cet acte ne sera pas compris par Lawless qui lui reprochera ce geste qu’il considère comme impardonnable. Les relations entre les personnages se complexifient et surtout deviennent très intéressantes car elles penchent d’un côté ou de l’autre du côté obscur pour pas grand chose.
“Servamp” a atteint un excellent niveau aussi bien dans le scénario que dans les relations entre personnages. On apprécie comme cela le mérite le travail que le mangaka à réaliser sur les sentiments et les liens entre tous ses personnages, des liens complexes comme on les aime.
Servamp (T6 et 7)
Auteur : Tanaka Strike
Traducteur : Julien Pouly
Éditeur français : Doki-Doki
Format : 127 x 180 mm, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 11 février et 1er juillet 2015
Numéro ISBN : 978-2-81893-269-8 ; 978-2-81893-383-1
Prix : 7,50 €
A lire sur la Yozone :
Servamp : la bande annonce
Servamp (T1)
Servamp (T2 et 3)
Servamp (T4 et 5)
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