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Love in the Hell (T1)
Reiji Suzumaru
Glénat

Rintaro Sentawa est mort à l’age de 27 ans, une mort parfaitement stupide. Décidément, la vie ne lui avait rien amené et le voila maintenant décédé sans avoir rien fait de bien passionnant. Alors quand une diablesse lui souhaite la bienvenue en Enfer, Rintaro n’en croit pas ses oreilles. Pourquoi a-t-il atterri en Enfer ? Sa vie était d’une telle monotonie qu’il n’a rien fait de répréhensible au point de se retrouver à rôtir sur les feux du diable. Et en plus, la diablotine qui lui a été attitrée est une débutante, Rintaro est en fait le premier pénitent dont Koyori a la charge. Est-il en train de rêver ? Pour en avoir le cœur net, Rintaro décide de vérifier la réalité de la démone en lui touchant les cornes... qui sont en fait des organes sexuellement très sensibles pour les démons et il ne faut surtout pas jouer à ce genre de petit jeu avec les habitants des Enfers où il pourrait se retrouver écorché vif comme Yukhiko, le pénitent de la meilleure amie de Koyori.



Les règles de l’Enfer sont très simples. Les pénitents vivent dans une ville presque normale où il faut payer pour se vêtir et manger. La monnaie locale est la rancune, mais pour être payé, il faut subir des souffrances. Plus la souffrance est intense plus la rémunération est importante, mais attention, la moindre incartade, la moindre désobligeance envers un démon et la punition est immédiate, comme se faire exploser la tête à coup de gourdin. Cela gratte un peu sur le coup mais la souffrance est de courte durée. Et l’avantage des Enfers est que la nuit est vraiment réparatrice, toutes les blessures étant soignées, donnant la possibilité aux démons de torturer une nouvelle fois les pénitents. Mais il faut toujours rester vigilant car en Enfer, les personnes trop naïves se font vite arnaquer par les autres pénitents. Et Rintaro est comme qui dirait un peu tendre, en plus d’être très douillet. Et en Enfer, ce sont deux défauts capitaux. C’est ainsi que Rintaro commença sa vie éternelle de pénitent, espérant pouvoir un jour avoir expié ses péchés... dont il ignore tout d’ailleurs.

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“Love in the Hell” est le premier titre de Reiji Suzumaru. “Love in the Hell” nous raconte l’histoire d’un pauvre garçon plutôt naïf et assez obsédé sur les bords, qui se retrouve en Enfer après une mort digne du prix Darwin. Notre héros malgré lui va devoir s’habituer aux us et coutumes des Enfers, tout en étant incapable de résister à ses pulsions, qui ne vont ne lui apporter que des problèmes. Vous l’aurez vite compris, cette mini-série en trois tomes va jouer à la fois sur l’humour, les situations ubuesques, les quiproquos avec une petite dose de léger érotisme, d’où le classement de la série dans la collection Erotic des éditions Glénat. L’humour est plutôt potache, jouant à la fois sur le côté pervers mais aussi le tout petit appareillage du héros, ainsi que sur la relation ambiguë naissant entre Rintaro et Koyori. Une relation assez sado-maso, qui se rapproche de celle entre Lum et Ataru dans “Urusei Yatsura”. Koyori, la petite démone, réagit comme une jeune fille amoureuse et vraiment jalouse. Toutefois, son travail est de torturer le garçon pour lequel elle éprouve des sentiments, ou semble en éprouver. Ce qui n’aide pas à lui infliger de grandes souffrances pour le sauver... Quoique qu’une femme jalouse est capable de tout. Ce premier tome va donc jouer sur l’ambiguité de leur relation en introduisant des personnages secondaires qui apporteront l’humour et les quiproquos attendus.

Graphiquement, Reiji Suzumaru doit jongler entre le sexy humoristique et le gore humoristique, du sado-masochisme comme on en voit rarement. Avoir son scénario se passant en Enfer permet toutes les extravagances visuelles, d’inventer les décors souhaités sans se demander s’ils vont paraître réalistes ou crédibles : nous sommes en Enfer donc le but est de faire souffrir même le lecteur. Non, soyons franc, le style graphique de Reiji Suzumaru passe bien, faisant de l’érotisme très soft, du gore tout aussi soft, même si son écorché vif est vraiment bien rendu. Les têtes explosent tout autant que les poitrines et les vêtements ont tendance à tomber sans grande difficulté, vu le peu de tissu recouvrant les héroïnes et bien sûr notre héros qui ne sera vêtu pendant pas mal de planches que d’un I-pod. Certaines planches sont réellement impressionnantes à bien des niveaux : une scène de torture en double page, un visage digne d’une excellente caricature. Certes, Reiji Suzumaru ne peut maintenir ce niveau d’exigence sur l’intégralité du tome, mais cela suffit pour faire de cette série un bon divertissement.

Oui, “Love in the Hell” ne cherche pas l’originalité à tout prix, mais a le mérite de satisfaire le lecteur voulant s’amuser un peu, avec une petite pointe de sado-sexy pour émoustiller les hormones.


Interdit au moins de 16 ans

Love in the Hell (T1)
- Auteur : Reiji Suzumaru
- Traduction : Yohan Leclerc
- Editeur : Glénat
- Collection : Erotic
- Format : 130 x 180 mm
- Pagination : 160 pages noir et blanc
- ISBN : 978-2-344-00351-0
- Parution : 15 juillet 2015
- Prix : 6,90 €


© Edition Glénat - Tous droits réservés



Frédéric Leray
30 juillet 2015




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