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La Ménagerie de Papier de Ken Liu
Ken Liu
Le Bélial’ - 2 avril 2015

« Frères lointains », « Voisins d’ailleurs », avec ces deux recueils de Clifford Donald Simak publiés aux Éditions Le Bélial’, j’avais pu retrouver un de mes auteurs favoris de jeunesse, celui avec qui j’avais rencontré la littérature de l’autre, de l’extraterrestre essentiellement... dans une SF particulièrement humaniste.
« La Ménagerie de Papier » de Ken Liu est un de ces recueils de nouvelles particulièrement attirant car on sait, si on a quelque peu suivi son actualité dans des revues comme « Fiction », « Galaxies » ou « Bifrost », que l’on va retrouver cette thématique de l’autre.



Dans des textes comme “Renaissance” qui ouvre cet ouvrage par une rencontre de l’extraterrestre qui va déchirer l’homme entre passé et avenir, entre deux facettes possibles de son évolution qui se jouent sur sa volonté ou non de s’ancrer dans le souvenir, dans la mémoire.
Et puis, il y a ce texte incroyable, “La Ménagerie de Papier”, qui donne son titre à ce recueil (unique et sans équivalant en langue anglaise), puisqu’il a reçu les Prix Hugo 2012, Prix Nébula 2011 et World Fantasy Award 2012 de la Meilleure nouvelle. Un cas unique jusqu’à aujourd’hui.
L’auteur y livre certainement beaucoup de lui-même (né en Chine, il est arrivé aux États-Unis à l’âge de 11 ans), dans un texte où l’autre est celle qui s’est vendue sur un catalogue pour quitter la Chine et épouser un Américain. Une autre vie, une autre culture, une autre langue, l’incommunicabilité et l’isolement, le défaut de langage et l’incompréhension, le rejet et la douleur, l’amour et la poésie incroyable mise par l’auteur dans une nouvelle sans SF mais qui donne lieu à de formidables rencontres et un peu de magie.
J’avais coché cet ouvrage dès son annonce au catalogue du Bélial’ et, en entrant cette semaine chez Critic (mon pourvoyeur à Rennes en bonne dope littéraire), je savais que trois êtres m’empêcheraient d’en sortir sans l’avoir acheté : Xavier Dollo, Simon Pinel et mon petit démon intérieur qui avait tant envie de lire ce nouveau prodige de la nouvelle qui aborde l’émotion humaine avec tant de talent.

Trouvez-vous un espace de lecture où dévorer les 15 pages de « La Ménagerie de Papier ». Quand vous bouclerez les toutes dernières pages, la lecture de la lettre d’une mère à son jeune fils vous fera prendre conscience de cette eau vivifiante qui monte en vous et cherche à percer doucement au coin de votre œil. Et vous direz « ai » en portant votre main au cœur.
Vous pouvez aussi, pendant tout le mois d’avril, télécharger gratuitement la nouvelle “L’Erreur d’un seul bit” sur le site des Éditions Le Bélial’.

Ce très bel ouvrage va sans aucun doute révéler en France une des plus grandes plumes des littératures de l’Imaginaire. Je l’espère fortement tout en souhaitant d’autres initiatives du genre à fleurir au Bélial’ car « La Ménagerie de Papier » ne révèle que 19 textes parmi un corpus d’au moins 118 textes traduits en langue anglaise. On va en redemander, j’en suis certain.


La Ménagerie de Papier
Ken Liu - Éditions Le Bélial’ - 448 pages - 23€
- Paru le 2 avril 2015
- Anthologistes : Ellen Herzfeld, Dominique Martel
- Couverture : Aurélien Police
- Traduction : Pierre-Paul Durastanti


Fabrice Leduc
13 avril 2015


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