Daniel Bensila est un écrivain qui a été contacté par un producteur de films. C’était son heure de gloire, mais son scénario n’a débouché sur rien et depuis il est retombé sur terre, cherchant l’oubli dans la bouteille. Après une réception où il s’est fait remarquer, comme souvent, en mal, il fait la connerie de trop : il pique la bagnole du producteur et renverse une jeune femme, désormais clouée dans un fauteuil.
Originaire de Montmirail dans la Marne, elle a trois frères qui s’occupent des pompes funèbres et qui ne sont pas des tendres...
La collection Zones Noires des Éditions Wartberg nous présente des polars régionaux. Chacun de ses ouvrages se focalise sur un coin de France et nous offre la visite sous la loupe du polar et/ou du noir. Le pelliculage sélectif de la couverture donne un beau cachet au livre.
Hervé Mestron nous invite à la visite de Montmirail dans la Marne. Cette petite ville va être perturbée par plusieurs événements : la mort du curé sur le chemin d’une rave party, l’accident de Maria lors d’un passage à Paris, ainsi que par l’arrivée d’un faux prêtre pour mener l’enquête ou plutôt pour secouer le cocotier et voir ce qu’il en tombe !
L’auteur se plaît à multiplier les personnages, chacun possède sa petite histoire et est marqué par le passé. Il aime brouiller les pistes, pousser les lecteurs à chercher des liens qui n’existent peut-être pas, à moins que des hasards fassent croiser leurs chemins un jour. On ne peut pas parler de polar, mais plutôt de noir, tant l’ambiance est souvent glauque et les détails sordides.
Maria qui était tout pour ses frères (vraiment ?) est mise à l’écart de l’entreprise familiale. Sa vengeance alliera autant humour que mauvais goût. D’ailleurs, ces qualificatifs sont l’apanage des pompes funèbres aux produits les plus saugrenus !
Les courts chapitres sont autant d’engrenages qu’Hervé Mestron actionnent pour décrire les réactions qui en résultent. Que signifie la découverte d’un cadavre dans la cave de l’ancienne gare ? Et pourquoi la municipalité veut-elle la bétonner à ses frais ?
Cette suite d’instantanés donne le tournis, elle révèle la face cachée qui reste souvent dans l’ombre, mais est ici exposée au plein jour. Scandale garanti !
« Marionnettes » n’appartient pas à la catégorie des romans qui se résument. Il ressemble à un puzzle dont on ignore l’image qui ressortira de l’assemblage de toutes les pièces. Il en reste surtout des images, des passages qui par leur bizarrerie impriment nos neurones. Le lecteur est délibérément installé dans la peau d’un voyeur à l’affût des potins du coin. Dans ce roman, ils sont légion et loin d’être anodins. La cocotte est sous pression et il ne faut pas grand-chose pour que le couvercle saute. En fin stratège, Hervé Mestron le sait très bien et c’est justement sa force : exposer les travers des gens et nous plonger dans la fange humaine sans aucune concession.
« Marionnettes », un court roman sur la noirceur humaine, tenant toutes ses promesses.
Titre : Marionnettes
Sous-titre : Sous le ciel bas de la Marne
Auteur : Hervé Mestron
Couverture : ©nfrPictures/Fotolia
Éditeur : Éditions Wartberg
Collection : Zones Noires
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 180
Format (en cm) : 12 x 20
Dépôt légal : septembre 2014
ISBN : 978-3-8313-2829-1
Prix : 10,90 €
Autres romans d’Hervé Mestron sur la Yozone :
« Le Clebs »
« Crocodile Blues »
