Le Serpent à plumes, c’est aussi un peu le serpent de mer, qui n’en finit pas de disparaître et réapparaître. Créée en 1993, la maison d’éditions a connu une trajectoire sinueuse avant de disparaître. Mais on en connaît à présent un peu plus sur la biologie des ces reptiles à caractéristiques aviaires : ils sont capables soit d’hiberner pendant une période assez longue, soit, comme le phénix, de renaître de leurs cendres.
On n’en finirait pas de lister les trouvailles ou rééditions mémorables du Serpent à Plumes. Pour les amateurs de littératures de genre, les « Confessions d’un automate mangeur d’opium » de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit.
Pour les passionnés de bibliothèques, l’étonnant « Pfitz » d’ Andrew Crumey. Pour les férus de noir, l’inoubliable « Scènes de chasse en blanc » de Mats Wägeus. Pour les amoureux du déjanté, « Le Lapin exterminateur » qui concentre la folie à la fois acide et caustique de l’excellent Henri-Frédéric Blanc.
Un retour aux sources pour « Le Serpent à Plumes », du moins l’espère-t-on, puisqu’il devrait se faire sous la houlette d’anciens reptiles tels Pierre Bisiou et Xavier Belrose.
Au programme, des terres américaines comme « Sous l’aile du corbeau » de Trevor Ferguson ou « UnAmerica » de Monus, mais aussi des récits venant de la Corée (« La Végétarienne de Han Kang), du Maroc et de Syrie.
Il devrait y avoir également du français et de l’atypique puisque l’on annonce le « Journal d’un caméléon « de Didier Goupil et « Médium les jours de pluie » de Stéphane Ulysse, que l’on nous promet « aux confins du réel », avec fantômes et communication avec les morts.
Retour selon plusieurs axes puisqu’on aura aussi du policier et du noir, sous la direction de Matthieu Suc, pour des romans « en prise directe avec notre société ». Premiers titres pour 2015 : « Moi président » de Mathieu Janin et « Grand-pied est mort ce soir » de Jérôme Sage.