Que s’est-il passé dans la station Cofdeece il y a trois ans ? La société Shanghai Kyosei semble vouloir garder le secret sur cet accident qui vit la disparition de l’intégralité de l’équipe vivant dans l’infrastructure. Et les équipes s’attaquant à la remise en état de la base sont loin de travailler dans la joie et l’allégresse ; L’ingénieure en charge de ce chantier, Miwa Kusakabe, ne décolère pas. Elle ne peut avoir accès à certaines parties de la station et les incidents se multiplient un peu trop à son goût. Mais pour Kengo, le séjour dans les profondeurs abyssales est ponctué de cauchemars ou de visions d’horreur. Sa visite des locaux l’amène dans une salle étrange, ressemblant à une serre. Des végétaux poussent le long des parois et sur le sol. C’est là qu’il fait la connaissance de Mei Ling, une mystérieuse jeune femme qui semble rechercher des informations sur la Shanghai Kyosei, mais pourquoi.? Quel est son véritable but ? En discutant avec le personnel entretenant la serre, Kengo découvre que Danzaki a en réalité tenter de se suicider...

Avant même d’ouvrir ce premier tome de « 6000 », le manga se présente comme groupant une multitude de références. En tant que bon nantais, évidemment, la première venant à l’esprit est le chef-d’oeuvre du grand Jules Verne : « 20 000 lieues sous les mers ». L’action se déroulant à 6000 mètres de profondeur, dans une plaine abyssale, le lien est immédiat. Toutefois, l’histoire fait aussi fortement référence à une autre oeuvre, cette fois de James Cameron : « Abyss ». Une base sous-marine à une profondeur encore jamais atteinte, une équipe partant retrouver un autre groupe pour se retrouver bloquée dans les terribles profondeurs, tout le contexte nous ramène au film de ce grand réalisateur. Mais l’ambiance qui émane peu à peu de la base nous renvoie plutôt à des film d’horreur comme « Event Horizon ». L’horreur ne sera pour le moment que suggérée, à travers des cauchemars et des visions. Mais est-ce la réalité ou le mal des profondeurs ? Ne sont-ils pas tout simplement en train de devenir fous ?
Nous suivons donc les aventures du jeune Kengo, se retrouvant 6000 mètres au fond des mers bien contre sa volonté. Il va être le témoin de phénomènes paranormaux qui se produisent dans l’infrastructure sous-marine. L’horreur sera progressive, pour maintenanir le suspense sur les quatre tomes de cette série. En fait, Nokuto Koike pose plus de questions qu’il ne n’apporte de réponses, amenant des brides d’information sur ce qui s’est passé trois ans plus tôt, à petite dose, ferrant tranquillement le lecteur afin de l’entraîner lui aussi doucement dans les profondeurs de l"horreur. Son style graphique est réaliste, jouant sur les ombrages pour générer une atmosphère étouffante, claustrophobique. Même si le scénario semble fortement s’inspirer de films cultes de l’horreur et du fantastique, le mangaka réussit à nous piéger par l’ambiance que son dessin génère intelligemment, mais aussi en nous faisant suivre un héros normal, pas du tout courageux, qui s’adapte bien malgré lui à la situation. Les autres protagonistes ont tous un secret ou un caractère qui les rend intéressants. Sans besoin de connaitre leur background, le lecteur s’attache rapidement à chacun d’eux, souhaitant en savoir plus sur leur passé et leurs objectifs.
Finalement, ce tome « 6000 » réussit son pari et pose une atmosphère et un suspense parfaitement dosés. Une très bonne surprise pour ce début d’année !
6000 (T1)
Auteur : Nokuto Koike
Traducteur : Ryoko Akiyama
Éditeur français : Komikku éditions
Format : 13 x 18 cm
Pagination : 176 pages
Date de parution : 15 janvier 2015
Numéro IBSN : 9782372870009
Prix : 7,90 €
© NOKUTO KOIKE / GENTOSHA COMICS INC., Tokyo
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