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Metropolis (T2)
Serge Lehman, Stéphane De Caneva & Dimitris Martinos
Delcourt

Metropolis, ville de l’Interland franco-allemand et symbole de la paix qui règne sur l’Europe depuis près de 75 années, est sous la menace d’un tueur qui met en péril son fragile équilibre.
L’attentat du monument de la réconciliation n’est que la face cachée du risque encouru. Le peuple ignore qu’une crypte secrète révélée dans les profondeurs par l’explosion abrite trois cadavres de femmes mutilées.
Les inspecteurs Faune et Lohmann sont sur les traces du meurtrier, mais le chemin pour l’atteindre est parsemé d’étranges découvertes...



La première chose qui frappe, c’est le contexte uchronique de « Metropolis », cette Europe parallèle de 1935 qui n’a pas connu le même passé sanglant. Si son histoire diffère de la nôtre, il n’y a pas moins interpénétration de culture. Bien des personnages nous sont connus, appartenant aussi bien à la réalité qu’à la fiction. Le nom de la ville est bien sûr évocateur, comme le prototype d’andréide qui attire Faune, entre autres détails se rapportant à l’œuvre de Fritz Lang.

Serge Lehman nous livre un scénario de haut vol, surprenant à bien des titres. En plus du contexte, des références qui pullulent et qui sont là pour entretenir un certain doute entre la fiction et la réalité, son intrigue est fascinante. La découverte de cet escalier caché et les sensations bizarres ressenties par Faune témoignent de cette volonté d’interloquer le lecteur, de le pousser à se faire sa propre opinion sur cette ville rêvée et sur ses liens avec notre propre monde.
C’est intelligent, prenant. Les personnages participent pleinement à nous happer dans le récit. Chacun recèle sa part de mystère. Par exemple, Lohmann possède une double personnalité, il peut se montrer très violent. Pourtant, la belle Louise qui a ensorcelé Faune vit avec lui.

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Le dessin de Stéphane De Caneva et la colorisation de Dimitris Martinos subliment cette impression d’oppression régnant sur la ville. La dominante violette ressemble à une chape de plomb reposant sur l’ensemble, témoigne de la menace. C’est habile, car Faune avoue que depuis que le docteur Freud l’a soigné, il n’arrive plus que rarement à faire corps avec Metropolis, cette ville dont il est le citoyen 0. Les fois où il parvient à retrouver cette magie qui le caractérisait et que Freud combattait, nous avons droit à une effusion de couleurs, à un rayon de soleil dans le déroulement, un peu comme une remontée à la surface où nous pouvons à nouveau respirer.
Le découpage des cases est loin d’être trivial, les planches retranscrivent souvent la situation du moment, comme la fois où Faune descend dans la crypte et qu’il perd ses repères. Un peu à l’image d’un film, les angles sous lesquels nous apparaissent les personnages sont recherchés, loin de se répéter.

Tous les ingrédients sont là pour faire de « Metropolis », cette œuvre longtemps murie par Serge Lehman, une incontestable réussite, tant au niveau du scénario que du dessin. À la moitié du cycle, les lecteurs ne peuvent qu’être enchantés du chemin déjà parcouru et saliver en attendant la suite.


Metropolis (T2)
- Scénario : Serge Lehman
- Dessins : Stéphane De Caneva
- Couleurs : Dimitris Martinos
- Couverture : Benjamin Carré
- Éditeur : Delcourt
- Collection : Machination
- Dépôt légal : 17 septembre 2014
- Pagination : 96 pages couleurs
- Dimensions (en cm) : 19 x 28,3
- ISBN : 978-2-7560-5402-5
- Prix public : 15,95 €



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Illustrations © Delcourt (2014)



François Schnebelen
27 février 2015




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