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Mikado Boy (T1)
Riko Miyagi
Glénat

1937. Hideto Shibata est un adolescent très prometteur. Il est parvenu à obtenir une bourse pour la prestigieuse académie Teijo. A cette époque, seuls les fils de nobles et de riches politiciens peuvent entrer dans cette école pour poursuivre leurs études au-delà du primaire. Hideto fait partie des rares reconnus pour leur intelligence d’exception. Le jeune homme vit chez son frère et sa belle-sœur depuis la mort de ses parents. Avec un frère dans l’armée, Hideto ambitionne d’entrer dans la prestigieuse académie militaire préparatoire. Mais le premier jour de son admission à l’académie, Hideto percute une jeune fille poursuivie par d’étranges agresseurs. En noble d’âme, Hideto va au secours de celle-ci et recevra en récompense un doux baiser.



Malheureusement, ce qui devait être une belle journée devient un cauchemar. Non seulement il arrive en retard pour son premier jour et devient la risée de l’école, mais il découvre que la belle inconnue lui a volé son carnet d’élève. S’engage alors une course poursuite qui le mène dans les bureaux de la compagnie Kanda où l’attendent deux autres personnes. Hideto vient d’être l’objet d’un test qu’il a réussi : son examen pour devenir un espion, un Mikado Boy. Le service impérial d’espionnage est dirigé par l’ancien commandant Kanda et il fait dorénavant équipe avec Gin, qui n’est pas une fille mais bien un garçon à l’apparente fragilité mais s’avérant particulièrement astucieux et secret. Ils espionneront dorénavant, pour Kanda et l’Empire, leurs camarades de classe. Leur première mission consistera à protéger le fils d’un politicien menacé de mort. Seulement, Shohei Hamada a pris en grippe Hideto et le prend comme souffre-douleur. Notre jeune héros pourra-t-il remplir sa mission ?

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C’est avec le shojo « Mei’s Butler » que Riko Miyagi s’est fait connaitre en France. Comme il le précise en fin de tome, il s’est lassé de sa série phare et décide alors de se lancer dans une nouvelle aventure, dans un style se rapprochant peu à peu du shonen, avec « Mikado Boy ». L’auteur nous entraîne donc dans le Japon de l’avant Seconde Guerre Mondiale, à l’orée de la guerre contre la Chine. Nous suivons les aventures ou plutôt, pour le moment, les mésaventures du jeune Hideto. C’est un jeune homme d’une rare intelligence qui est recruté, bien malgré lui, par une organisation secrète, espionnant pour le compte de l’Empereur. En tous cas, c’est ainsi que lui est présenté le service de l’officier Kanda. Notre jeune héros fera équipe avec Gin, un jeune homme maniéré, confondu facilement avec une fille. Celui-ci va faire l’éducation ou l’entrainement d’Hideto en tant qu’espion. Evidemment, leur rencontre se fera sur un quiproquo qui engendrera une certaine animosité entre les deux garçons. Rien de tel pour forger par la suite une solide amitié, un classique du genre.

Cette série nous permet également de comprendre la vie dans ce Japon où la richesse et une conception qui peut nous paraître moyen-ageuse de la lutte des classes orchestrent le droit à l’enseignement. Riko Miyagi en rajoute d’ailleurs une couche pour bien montrer l’évolution qui s’est opérée après-guerre dans le système éducatif nippon. Ce n’est pas non plus un cours d’histoire, et l’auteur lui-même avouera faire des erreurs dans les tenues de ses personnages et certains anachronismes, mais cela n’impact en fait que peu l’histoire. Nos deux héros sont plus proches de « Mission : Impossible » que de James Bond, ayant tout de même un équipement ultra moderne pour l’époque (peut-être même trop). En tout cas, ce premier tome permet de mieux cerner les deux personnages principaux, Hideto et Gin, même si ce dernier demeure bien secret. On peut noter qu’ils sont les Mikado Boy n°2 et 3, il faut donc s’attendre à voir apparaître dans un tome plus ou moins éloigné le n°1.

Graphiquement, l’influence demeure le shojo avec un décor quasiment inexistant, des planches concentrées sur les sentiments et les expressions des personnages. Nous retrouvons inévitablement le défaut principal du shojo : le peu de variation dans les traits des visages des personnages. Riko Miyagi n’hésite pas à préciser que, d’une série à une autre, les personnages changent peu. On s’en doutait un peu, même sans avoir lu « Mei’s Butler ». Toutefois, ce premier volume se lit facilement et rapidement, les histoires ont un bon tempo et réussissent à créer un peu de suspens et même des surprises dans leurs conclusions.

Voici donc une façon originale d’entrer dans le monde des espions de l’entre-deux-guerres, en mode japonaise.


Mikado Boy (T1)
- Auteur : Riko Miyagi
- Traduction : Marie-Saskia Raynal
- Editeur : Glénat
- Format : 115 x 180 mm
- Pagination : 192 pages noir et blanc
- ISBN : 9782344000687
- Parution : 1er octobre 2014
- Prix : 6,90 €


© Edition Glénat - Tous droits réservés



Frédéric Leray
23 décembre 2014




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