Les méfaits de Caster et de son maître ne peuvent plus être acceptés par l’Eglise et pour arrêter ce servant qui déshonore la quête du Graal, une pause est imposée et un nouvel enjeu est posé : le servant et le maître qui tueront Caster et son maître seront récompensés, seul ou associé à un autre servant. Mais Kiritsugu sait pertinement que Barbe Bleue cherche Saber qu’il croit être Jeanne d’Arc et Kiritsugu compte en profiter pour lui tendre un piège. Seulement Caster a tout prévu et s’est accompagné d’enfants comme otages qu’il arrive... pour les massacrer. Et grace à son noble fantasme, il peut invoquer des créatures démoniaques que Saber peine à vaincre à cause de sa blessure au bras. Et s’il y a un servant qui ne peut admettre de voir Saber perdre de cette manière, c’est bien Lancer qui vient porter secours au roi des chevaliers. Mais c’est aussi le moment que choisit son maître pour venir se venger de Kiritsugu. Il va lui faire goûter la puissance de sa boule de mercure qui lui sert aussi d’arme...

Le tome 4 de « Fate/Zero » mélange des moments intenses de combat et de longs chapitres, il faut l’avouer, un peu verbeux. En fait, ce tome débute et finit par deux scènes très fortes. La première est bien sûr la destruction d’un immeuble par Kiritsugu. Ce dernier montre quel acharnement il peut montrer pour arriver à ses fins, au point de mettre en action Kotomine Kirei. Ce prêtre va peu à peu révéler sa véritable personnalité. Mais surtout, le duel entre Kiritsugu et El-Melloi va prendre une dimension sans précédent. C’est bien la grande différence entre « Fate Stay Night » et « Fate/Zero », les maîtres se mettent en danger en s’affrontant directement. Mais avant cela, Kiritsugu va nous montrer un côté encore inconnu, un homme doutant et finalement s’avouant bien plus humain qu’il n’aurait voulu le montrer. Nous aurons aussi droit à une discussion, pas franchement passionnante, entre Kotomine Kirei et Archer. En fait, certes des discussions philosophiques ont l’avantage de faire gagner du temps et remplissent des pages plus facilement qu’on ne le croirait mais elles ont aussi tendances à trop durer et devenir lassantes.
Mais l’action va reprendre ses droits avec Caster. Encore une fois, rien ne sera épargné au lecteur. Caster est un psychopathe et Shinjiro reprend ses dessins gore pour montrer toute l’horreur qu’engendre Caster. Des corps d’enfants déchiquetés, éparpillés dans une forêt lugubre, tout est dit en peu de planches et la haine de Saber est vite répandue chez le lecteur. Mais Caster n’est pas un figurant et il va le prouver en tenant la dragée haute à Lancer et Saber unis dans ce combat. Le tome 5 va nous révéler l’histoire de Lancer. Il faut dire que ce personnage est un parfait inconnu pour beaucoup contrairement à Arthur ou Gilgamesh. Il fallait donc nous raconter son histoire. Mais le mangaka a aussi une autre idée en tête, un classique de la philosophie nippone : l’impossibilité d’échapper à son destin qui se reproduit à l’infini.
Le tome 5 sera surtout dédié à l’affrontement des maîtres. Nous découvrons El-Melloi, un personnage peu sympathique, imbu de sa personne et dont l’orgueil sera évidemment sa perte. Car Gen Urobuchi cherche tout de même à être morale dans ses combats et il va faire payer cache à El-Melloi sa trop grande confiance en sa force de mage. D’un autre côté, Kotomine Kirei montre son vrai visage : celui d’un tueur complètement fou. Alors que nous en avions l’image d’un prêtre, il est en fait un tueur à gage très efficace, mais aussi d’une rare violence et qui prend plaisir à faire souffrir ses proies. On ne peut alors que se poser des questions sur cette soi-disant Eglise qui surveille la quête du Graal, on a du mal à croire qu’il s’agit de l’Eglise au sens où nous autre européen l’entendons. En tout cas, ce personnage a lui aussi son image de marque qui tombe en ruine. A croire que Gen Urobuchi prend un malin plaisir à nous faire détester l’intégralité des maîtres engagés dans cette quête. Ou plutôt, seul le maître de Rider est au final sympathique car on s’amuse de sa naïveté et de son incapacité à réellement commander à son servant.
« Fate/Zero » s’avère plus adulte dans sa narration que la série originelle mais aussi plus intéressant, même si le lecteur est toujours frustré de ne voir aucun combat se conclure réellement.
Fate/Zero (T4 et 5)
d’après l’oeuvre originale de : Type-Moon
Scénario : Gen Urobuchi
Dessin : Shinjirô
Traducteur : Nicolas Pujol
Éditeur français : Ototo
Format : 125 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 160(T4) et 170(T5) pages
Date de parution : 28 août et 9 octobre 2014
Numéro IBSN : 9782351808528 ; 9782351808603
Prix : 7,99 €
A lire sur la Yozone :
Fate/Zero (T1)
Fate/Zero (T2)
Fate/Zero (T3)
Fate/zero © Shinjiro © Nitroplus / TYPE-MOON Edited by KADOKAWA SHOTEN First published in Japan in by KADOKAWA CORPORATION, Toky
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