Devant la véhémence d’un homme du peuple parmi le public, Cesare se voit obligé de prendre la parole et d’interroger Giovanni. Mais cette fois, le jeune homme ne s’en sort pas avec une réponse trop générale. Cesare l’attaque sur les bénéfices réalisés par les banquiers et tous ceux qui gagnent de l’argent en prêtant à d’autres avec intérêt. La persistance de Cesare à pousser Giovanni dans ses retranchements commence à inquiéter mais le jeune Médicis ne se laisse pas décontenancer et défend son point de vue d’une brillante manière. Cette démonstration aura eu le mérite de calmer la foule des sceptiques et surtout de permettre à Giovanni d’obtenir son diplôme. La stratégie menée par Cesare a réussi et maintenant, les camarades vont devoir se séparer. Avec leur diplôme, ils peuvent maintenant plonger dans les complots romains. Pour Giovanni, il est temps de retourner auprès de son père à Florence, surtout que la santé de ce dernier ne s’améliore pas. Pour Angelo, les adieux sont plus difficiles car de nombreux souvenirs le rattachent à Pise.

Ce dixième tome de « Cesare » marque la fin d’un arc : celui des études à Pise. Nos héros passent chacun leur tour leur examen et partent auréolés de leur nouvelle position au sein de l’Eglise. Le rythme de ce tome est très lent et surtout l’action totalement inexistante. Le cœur de ce volume sera l’examen de Giovanni. Ce dernier nous donnera sa propre vision de l’Eglise et du travail d’un homme de Dieu. Sa vision sera assez révolutionnaire car mettant le peuple au cœur de la vie de la cité et surtout ne montrant pas l’homme d’Eglise comme le seul détenteur de la vérité. La réaction de l’artisan en devient même surprenante : pourquoi agresser le jeune Médicis alors que ce dernier défend les gens du peuple ? Cela a le mérite de nous offrir une belle joute oratoire entre Cesare et Giovanni sur un sujet qui peut nous paraître anodin à notre époque mais qui avait une toute autre valeur à la Renaissance, quand les banquiers avaient une tout autre image... Quoique ? S’est-elle vraiment améliorée ? En tous cas, l’excommunication n’aurait aucun effet de nos jours.
La suite du tome sera assez décousue, les personnages se préparant pour leur nouvelle vie. Ce sera l’occasion pour Fuyumi Soryo de nous offrir des pleines pages de toute beauté, représentant des paysages, des sites, une bâtisse, avec ce niveau de détail toujours aussi impressionnant. Le travail de la dessinatrice garde depuis le début une véritable exigence dans l’excellence. On savoure réellement chacune des pages tournées. La mise en scène des personnages est millimétrée, et ce sont parfois des dessins digne de peinture. D’ailleurs, les premières pages colorisées nous démontrent que le travail de la mangaka pourrait devenir tout simplement somptueux s’il était colorisé. Un rêve de lecteur toujours agréablement surpris par les crayonnés de Fuyumi Soryo, qui voit l’incroyable potentiel si la mangaka se décidait à continuer la colorisation de ses pages, mais admettant aussi le travail colossal que cela exigerait.
Ce tome 10 de « Cesare » se clôt sur une nouvelle vie pour nos héros. De nouvelles aventures s’ouvrent à eux, mais cette fois, ils entrent dans le terrible monde des complots et de la soif de pouvoir.
Cesare (T10)
Auteur : Fuyumi Soryo
Supervision : Motoaki Hara
Traducteur : Sébastien Ludmann
Éditeur français : Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 224 pages
Date de parution : 28 août 2014
Numéro ISBN : 9782355926952
Prix : 7,90 €
A lire sur la Yozone :
Cesare (T1 et 2)
Cesare (T3)
Cesare (T4)
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Cesare (T6)
Cesare (T7)
Cesare (T8)
Cesare (T9)
CESARE © Fuyumi Soryo / Kodansha Ltd.
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