Le clan où vit Capri est en danger : un trio de jeunes lions solitaires a décidé de défier les mâles du groupe. Mais ce qu’ignorait la jeune fille, en cas de victoire des nouveaux venus, si les femelles sont épargnées pour donner naissance à leur progéniture, les enfants des vaincus seront tous massacrés ! Malheureusement, Gada et ses fils n’ont que peu de chance de s’en tirer. Alors Capri décide de faire ses adieux au seul être qui aurait pu vraiment la comprendre : Taroza. L’heure de l’affrontement est arrivée. Les trois lions sont réellement terrifiants et ils vont réaliser un vrai carnage dans les rangs du clan : finalement, Gada va tomber. Le sort des lionceaux et de la princesse est scellé : ils vont finir dévorer par les nouveaux mâles dominants. Mais Taroza n’accepte pas qu’un animal souffre d’autant plus si ce ne sont encore que des enfants. Mais comment un être aussi frêle peut-il vaincre des monstres comme ces trois lions ?
« Animal Kingdom » est un manga classé « kids » mais au fil du récit, on peut s’interroger sur cette cible. Certes, le message général est basique mais très moral : il faut apprendre à vivre les uns avec les autres, peu importe les différences de races, d’espèces. Taroza est convaincu que tous les êtres vivants peuvent vivre sans avoir à se détruire... ou plutôt se manger. Toutefois, la petite Capri vient rappeler à notre héros qu’un carnivore doit manger de la viande pour survivre car telle est la loi de la nature ou plutôt la loi de la jungle. Mais Taroza est têtu et il est prêt à défier les règles créées par Mère Nature afin de permettre à chacun de vivre dans une société de plus en plus évoluée. Car Taroza importe peu à peu la civilisation dans ce monde de brutes. Et l’évolution est particulièrement rapide, notre jeune héros inventant l’agriculture. Le côté civilisé des animaux est de plus en plus criant par les tenues que la majorité porte. Entre l’instinct animal et la civilisation, Makoto Raiku n’hésite pas à porter un discours qui peut paraître un rien déconnecté de la réalité mais un élément inattendu sera introduit dans ce tome : et si cette planète n’était pas la terre et donc sujette à ses propres règles ?
Le tome 4 va un peu plus loin dans l’opposition entre animaux sauvages et animaux civilisés en reprenant la terrible loi des lions qui tuent la progéniture du perdant pour dominer sans risque la meute de femelles. Et il faut avouer que la violence de ce tome laisse penser qu’il n’est pas tout à fait pour le jeune lectorat, qui risque d’être choqué par la force des images. Car les lions géants de Makoto Raiku sont très impressionnants avec quasiment des expressions de créatures démoniaques. Toutefois, la morale sera sauve, surtout en ce qui concerne les lionnes. Car il est difficile d’expliquer à un enfant que certains animaux n’ont pas d’instinct maternel. Bon, une mouche d’accord, mais une lionne, avec son aspect de gros chat et l’influence des films et reportages Disney, il est facile d’oublier que ces dernières peuvent abandonner leurs enfants à une mort certaine pour faire plaisir au vainqueur. Il fallait redorer l’instint maternel de cette espece. La suite du tome est un bon gros délire grâce à l’invention de... l’alcool ! Alors là, je dis non ! Classer un manga tout public et montrer des enfants saouls ! Le père que je suis ne peut que s’en offusquer. Il faut avouer que c’est ici un peu limite surtout qu’aucun aspect vraiment négatif de l’abus d’alcool n’est montré.
Le final nous présente un nouvel humain... et une conclusion inévitable vient à l’esprit : sur cette planète, tous les êtres humains comprennent les animaux ou Makoto Raiku nous a concocté une explication tirée par les cheveux pour l’expliquer. En tout cas, le côté sauvage remporte enfin un petite victoire, mais cela va-t-il durer ? A suivre.
Animal Kingdom (T3 et 4)
Auteur : Makoto Raiku
Traducteur : Fédoua Lamodière
Éditeur français : Ki-oon
Format : 115 x 175, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 13 mars et 15 mai 2014
Numéro ISBN : 9782355926464 ; 9782355926754
Prix : 6,60 €
A lire sur la Yozone :
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DOUBUTSU NO KUNI © Makoto Raiku / Kodansha Ltd.
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