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Chiens de l’Hiver (Les)
Dan Simmons
Le Livre de Poche - 7.50€


Il est de bon ton, dans certains cercles SF de dénigrer Dan Simmons.
Trop érudit ? Pas assez centré sur les arguments classiques du genre ? Ça se discute.
Pour ce qui est de son œuvre fantastique, en revanche, pas de polémique, Stephen King, himself, s’avouant « époustouflé par ce qu’écrit Dan Simmons ».

Alors, forcément, on se prépare vaguement à avoir très peur en entamant « Les Chiens de l’hiver ».
Mais pendant de longues pages, rien.
La route d’abord : on rentre à Elm Haven, un village perdu de l’Illinois, avec Dale Stewart, écrivain et prof d’université en année sabbatique.

On s’inquiète bien un peu, en découvrant que la ferme où il a décidé de s’installer est celle où, 40 ans plus tôt, est mort son ami Duane, alors âgé de 11 ans.

Mais Dale Stewart ne croit en rien, et se rit du surnaturel. Il le dit et le répète.
Alors on plonge avec lui dans ses souvenirs. Ses filles, son ex-femme, l’étudiante brillante qui fut sa maîtresse, sa tentative de suicide, sa dépression, son psy...

La descente berce, anesthésie, gèle le lecteur, le privant de tout moyen de s’enfuir, lorsque finalement, tout se gâte.
Un groupe de skin-heads du coin veut faire la peau à l’écrivain, mais c’est peu de chose en comparaison avec l’étrangeté des comportements des anciens camarades d’école qu’il retrouve au village.
Dale croit vraiment perdre la tête lorsque de sybillins messages s’affichent d’eux-mêmes sur son ordinateur portable, en l’absence de toute connexion, et quand finalement apparaissent les chiens noirs, menaçants, promenant autour de la ferme, leurs allures infernales : Chiens de l’hiver, fossoyeurs du passé.

On avance en tremblant, comme Dale lui-même, sur la corde tendue au-dessus du gouffre de la folie. Surtout, surtout, ne jamais regarder vers le bas !

Le roman, moins touffu qu’un « Échiquier du Mal » est la lecture idéale pour les longues soirées d’hiver. Il parvient à créer, très progressivement une tension qui se maintient jusqu’au bout du récit.

Avec « Les Chiens de l’hiver », on échappe fort heureusement aux clichés de la terreur, mais pas à la chair de poule.

Pour autant, on aurait tort d’acquérir ce livre uniquement pour se faire peur, le fantastique et la peur ne constituant qu’une partie de l’histoire : Dale est dépressif. Il doit apprendre à vivre dans le présent, sans regretter un âge d’or qu’il situe dans les années 60.
Ce cheminement est au moins aussi important que les terrifiantes histoires de fantômes.

Titre : Les Chiens de l’hiver (A Winter Haunting)
Auteur  : Dan Simmons
Traduction : Guy Abadia
Éditeur : L.G.F. (12 octobre 2005)
Collection : Le Livre de Poche
Illustration : Didier Paquignon
ISBN : 225311085X
Format : Poche - 440 pages


Ketty Steward
8 décembre 2005


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