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Etherval n°4 : Domini Doni ?
La revue de l’imaginaire
Fanzine, n°4, science-fiction/fantastique/fantasy, nouvelles-articles-détente, mars 2014, 72 pages, 7€

La revue « Etherval » s’est d’emblée démarquée par sa présentation impeccable et son offre importante (numérique, papier, audio...). Pour ce numéro 4, une nouvelle étape est encore franchie avec une reliure à l’allemande, une couverture d’une matière plus gratifiante et surtout par l’arrivée de la couleur dans les pages intérieures. Comme les illustrations abondent, cela est du meilleur effet.
Le prix n’ayant pas augmenté, les lecteurs ne peuvent qu’apprécier l’initiative.



Le thème retenu est le don, celui que l’on a sans rien avoir demandé et qui peut changer notre vie. En bien ou en mal... Huit auteurs s’y sont collés sur le papier et 3 en numérique.

Catherine Loiseau débute avec “L’héritage des fondateurs”, intéressant par la société décrite. Une jeune fille possède la capacité de ressusciter le pouvoir des machines des anciens, un pouvoir à tourner la tête et à faire bien des envieux. Course-poursuite, alliance... un cocktail qui n’est pas sans rappeler le film « Total Recall » par certains côtés. C’est rythmé, se lit bien.

Quand l’homme vint” d’Aurélie Genêt est bien mené avec une opposition homme-animal. Les habitants oscillent entre la crainte d’un ours géant leur interdisant la forêt et de l’homme qui vient les en débarrasser. Le mal semble pire que le remède. L’intérêt de cette nouvelle réside dans ce dilemme et dans la confrontation finale à l’issue bien pensée.

Main verte” d’Émilie Querbalec montre l’exploitation du don d’un enfant par un adulte. Dans ce futur où la terre est polluée, le seul moyen de faire pousser une plante réside dans le don d’un enfant, mais son pouvoir s’épuise au plus grand énervement de sa mère. Son projet n’attend pas.
Idée plutôt originale que cette mère obsédée par son bien-être au détriment de son enfant qu’elle surmène pour accélérer ses visées.

La victime d’un cambriolage finit assassinée, sûrement car elle a surpris le voleur. L’enquête de Dasen semble aisée, surtout que le coupable tout désigné lui tombe presque du ciel. “Du bout des doigts” de Marine Sivan manque de piquant, ce texte se lit avant de passer aussi vite au suivant.

Fantastique pour Marie-Catherine Daniel avec “Sous l’aile du corbeau” qui est diabolique dans son déroulement. Il est à noter que les illustrations de Cost sont en noir et blanc et qu’elles collent parfaitement à l’ambiance noire de la nouvelle. Tiphaine est convoitée pour son don par la vieille guérisseuse du village, mais ses parents refusent qu’elle prenne leur fille comme apprentie. La suite laisse un sentiment de malaise avec les conséquences des actes de Tiphaine. Diabolique je vous ai dit ! Premier temps fort de ce numéro.

Ambiance rock pour Amandine Thorrignac avec duel à la guitare. Cette lutte se poursuit au fil des concerts. “Rock Out” nous fait passer un bon moment de lecture, sans plus.

Avec “Sous l’aile du corbeau”, les deux derniers récits sont d’une très bonne tenue.
Mains de mort” de Julie Limoges décrit une société future où l’homme a accédé à l’immortalité, mais celle-ci nécessite un strict contrôle de la natalité. Un mort est remplacé par une naissance. Mais comment mourir si l’on est immortel ? Grâce à un triste don. Il suffit à son détenteur de toucher quelqu’un pour qu’il trépasse aussi vite. Cela ressemble à une malédiction, car il ne peut toucher personne, doit donc vivre en solitaire. Une nouvelle mission pressante l’appelle. Qui a fauté pour mériter le trépas ?
En usant du Je, l’auteure nous prend à partie, nous place dans la peau du personnage, elle nous fait partager ses états d’âme. C’est poignant, l’histoire est fouillée, ne laisse pas insensible et la conclusion est superbe par sa simplicité.

Rémi Przybylski est un habitué d’« Etherval », présent dans les cinq numéros de la revue. “La voix d’Egzé” commence par une bonne bastonnade entre les adeptes du naturel et ceux des modifications de leur corps. Lorsqu’Ivan affronte Egzé et qu’il la touche une surprise l’attend. L’arrivée des flics les pousse à fuir ensemble.
Le début s’avère bien bourrin, n’augure pas grand-chose jusqu’à la surprise que nous réserve l’auteur. Un simple mot interpellant aussi bien Ivan que les lecteurs et dévoilant le don d’Ivan. Il change complètement la donne sur la suite de l’histoire. La nouvelle change de dimension, touche au très bon jusqu’à la conclusion qui laisse les lecteurs pensifs. Rémi Przybylski a trouvé là un excellent angle pour finir. On en sort en retournant la problématique dans tous les sens, il a très bien su nous interpeller.

L’auteur de « L’exil », le premier tome des Kerns de l’oubli, Feldrik Rivat, est interviewé. Les couleurs utilisées (bleu pour les questions, rouge pour les réponses) ne sont pas des plus indiquées avec le fond de la page. De plus, au sein d’une même page, on passe d’une à deux colonnes.
Deux articles suivent pour balayer le sujet des dons : un tourné de façon originale sur les super-héros et l’autre plus classique sur les fées dispensant les dons. Et bien sûr, le numéro se conclut sur les “Missives d’Etherval”.

En attendant le prochain numéro Orbi et Orbi, on retiendra surtout de celui-ci le passage à la couleur intérieure et trois très bonnes nouvelles qui demeurent à notre esprit.


Titre : Etherval
Numéro : 4
Éditeur : Association des Plumes de l’Imaginaire
Rédactrice en chef : Amandine Thorrignac
Couverture : AkiSaé
Type : fanzine
Genres : SF, fantasy, articles, etc.
Site Internet : Etherval ; le numéro 4 ; la boutique avec sa large offre
Période : mars 204
Périodicité : semestrielle
Dimensions (en cm) : 20,9 x 29,8
Pages : 72
Prix : 7 €



François Schnebelen
26 mai 2014


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