Ayame est de nouveau de retour dans ce monde inversé. Mais les zombies ne semblent plus hostiles. Depuis qu’elle est venue en aide à cet enfant, les habitants de ce Kyoto ne l’attaquent pas si elle ne montre aucune animosité. Mais alors pourquoi doivent-ils se massacrer les uns les autres s’ils n’ont en réalité aucune envie de se battre ? Malheureusement, ces créatures ne parlent pas et il y a Daichi. Comment ce psychopathe est-il devenu le leader des humains ? Il prend plaisir à tuer les zombies sans chercher à comprendre le sens de son geste, et cela au prix de nombreuses vies parmi les humains. Sachant que mourir dans le Kyoto inversé signifie mourir aussi dans leur monde, le cercle vicieux des combats semble impossible à briser. Mais une personne pourrait détenir des informations importantes : sa propre sœur... version zombie...
Avec ce tome 2 se clôt donc le diptyque horrifique « Reversal ». Toutefois, Kemori Karakara ne joue plus sur les combats et l’action à tout crin. Avec seulement deux tomes, Kemori Karakara ne peut pas se permettre de perdre des pages en massacres inutiles : il faut passer à l’essentiel et expliquer le sens du jeu et le véritable enjeu de ces intrusions dans le monde renversé. La logique qui n’était qu’abordée rapidement dans le premier tome peut être largement développée. Les apparences sont donc trompeuses et les zombies ne sont pas ces êtres affamés de chair humaine que l’on pouvait penser. L’univers de « Reversal » est à la fois plus compliqué et finalement facile à comprendre.
Compliqué car les enjeux des deux catégories de joueurs sont parfaitement antagonistes mais peuvent à tout moment mener à la catastrophe que tous veulent éviter. Seulement le maître du jeu semble vouloir provoquer la destruction du monde réel pour en faire un nouveau monde inversé. Kemori Karakara reste très vague sur l’identité de ce maître du jeu. Ce sera une de ces zones d’ombres qui resteront à la fin du récit.
Facile à comprendre car les tenants et les aboutissants seront parfaitement expliqués, permettant au lecteur de mensurer l’ambiguïté dans laquelle se retrouve notre héroïne. Le personnage de Daichi prend alors toute son importance et sa folie meurtrière compréhensible, même si elle demeure totalement inacceptable. En prenant la défense des zombies, Ayame rompt le classicisme dans lequel on pouvait craindre de se retrouver. La jeune fille va découvrir le terrible secret de ce monde inversé et devoir trahir les siens pour sauver le monde réel. Trahir en apparence car la conclusion sera très morale, plus proche de la conclusion d’un shonen que d’un seinen.
Toutefois, Kemori Karakara va choisir de revenir à une conclusion typique des films de genre, ce qui ne sera pas pour déplaire car la série aura révélé le minimum d’informations sur son univers pour ne pas frustrer le lecteur mais en gardant des secrets inavoués et une conclusion laissant penser que rien n’est vraiment fini.
« Reversal » s’avère avoir parfaitement tenu ses promesses, avec deux tomes aux atmosphères et aux rythmes assez différents. Sa conclusion est digne de ce nom et cela ne peut que nous satisfaire.
:Reversal (T2)
Auteur : Kemori Karakara
Traducteur : Olivier Huet
Éditeur français : Doki-Doki
Format : 127 x 180 mm, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 12 mars 2014
Numéro ISBN : 9782818926628
Prix : 7,50 €
A lire sur la Yozone :
:Reversal (T1)
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