Ibuya est revenu il y a quelques mois. C’est un cas rare car ce sont surtout les femmes qui deviennent des returners. Mais sa spécificité va au-delà de la guerre des sexes : il est pourvu d’un pouvoir capable de détruire les pledges en quelques secondes. Cette capacité n’est pas passée inaperçue et son contrôleur en a bien conscience et l’exploite sans vergogne pour détruire les pledges. Il travaille en duo avec Himuka, une jeune returner adepte du katana. Bon, la jeune fille est un peu rigide et a une notion très approximative de la vie en société et des relations amoureuses. Mais face à un pledge, elle s’avère très efficace. Seulement, certains monstres ne peuvent être détruits par des armes classiques. C’est alors que le pouvoir d’Ibuya se révèle très utile. Seulement, ce dernier semble devenir immédiatement malade à l’approche de ces créatures et le vomi n’est pas non plus une arme efficace sur les pledges.

Sakurako Gokurakuin est une mangaka ayant surtout travaillé sur des séries yaoi. La retrouver sur la série « Returners » peut paraître surprenant mais qu’à cela ne tienne. Le synopsis semblait pouvoir donner quelque chose d’intéressant, même si d’autres séries comme « X Blade » ou « Tokko » reprenaient une idée de base ressemblante. Mais malheureusement pour Sakurako Gokurakuin, elle n’a ni le talent de Toru Fujisawa ni celui de Tatsuhiko Ida.

Si sur le papier, cette histoire de revenants d’un monde parallèle cherchant à prendre possession de la terre pouvait offrir pas mal de possibilités, la mangaka va vite nous montrer la pauvreté de son scénario en une page : la première scène se résumant à une douche de Himuka finissant en une cavalcade à poil. Je sens que certains me regardent alors bizarrement : mais où est le problème ? C’est très simple, quand une série non comique commence par une scène ridicule dont le côté sexy est totalement gratuit, il faut craindre que l’intérêt de l’histoire ne va pas vraiment décoller. Et ce sera le cas. Tout d’abord, Sakurako Gokurakuin prend le parti de ne rien expliquer du contexte avant le premier combat contre un pledge. Le lecteur est donc totalement perdu dans les terminologies et tente, tant bien que mal, de recoller les informations données au compte-gouttes.

Comme par hasard, Himuka se retrouve rapidement les seins à l’air. Bon, vu qu’elle va se balader quasiment à poil durant tout le tome, autant vite s’y habituer. Le premier combat contre le pledge va non seulement nous donner le rythme du tome mais surtout la structure de tous les combats qui suivront, un côté répétitif particulièrement lassant et rébarbatif. Ce qui est certainement le plus frustrant est la rapidité avec laquelle Ibuya détruit les pledges. Il faut toujours attendre quelques pages où le jeune homme nous la joue « où est mon sac à vomi » puis en une case, pouf ! Plus de méchant ! Trop facile ! Oui, vraiment trop facile et surtout la preuve d’un manque d’imagination flagrant. Il faut espérer que les tomes suivants amèneront un peu plus de suspense car les seins des jeunes filles transformées en pledge et les dialogues décalées sur les relations sexuelles ne suffiront pas à fidéliser même le plus accro des pré-pubères en rut.

« Returners » n’est vraiment pas un titre indispensable ni par son histoire, ni par ses dessins, loin d’être exceptionnels.

Returners (T1)
 Auteur : Sakurako Gokurakuin
 Traducteur  : Anne-Sophie Thévenon
 Éditeur français : Tonkam
 Collection : Young Manga
 Format : 112 x 170, noir et blanc - sens de lecture original
 Pagination  : 192 pages
 Date de parution : 9 avril 2014
 Numéro ISBN  : 9782756057804
 Prix : 9,35 €

RETURNERS - AKA NO KIKANSHA © 2004 by Sakurako Gokurakuin / SHUEISHA Inc.
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