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Damnés de Paris (Les)
Le Galli & Jaffredo
Vents d’Ouest

Constance Desprez arrive à Paris en mai 1869. À sa sortie de la gare, elle est oppressée par l’atmosphère de cette grande ville en plein changement avec les travaux d’Haussmann.
Elle vient pour retrouver son enfant qui lui a été retiré à la naissance et placé dans un orphelinat parisien. Après une première expérience malheureuse pour se loger, elle a la chance de rencontrer Darius, un jeune garçon débrouillard, qui lui présentera le caricaturiste André Gill, captivé par son charme.



Constance est au centre du drame qui se joue tout au long des 128 pages de cet album de toute beauté. Après la province et sa vie monacale, la plongée dans Paris est rude mais, en compagnie d’André Gill, elle découvre le Paris mondain, les grands noms de l’époque (Zola, Courbet, Gambetta...).

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Entre le Paris populaire, celui de Darius, et le mondain du caricaturiste avec ses écrivains et impressionnistes, le lecteur est convié à une visite de la capitale en 1869, peu avant les événements de la Commune. Le paysage de Paris est bouleversé par les grands travaux haussmanniens, « Les Damnés de Paris » se révèle donc un témoignage d’un temps passé. Une très belle performance rendue possible grâce à d’importantes recherches pour rester fidèle à l’époque décrite. Quelques pages en fin de volume nous dévoilent en partie les sources d’inspiration (photos, tableaux...).

Une fois cet album ouvert, on plonge dans une œuvre d’art au long cours. Impossible de ne pas tomber sous le charme du dessin de Marie Jaffredo qui retranscrit parfaitement ce temps. L’immersion est complète, d’autant que le drame scénarisé par Michaël Le Galli touche le lectorat qui assiste impuissant à l’évolution des personnages. Constance est obsédée par son but, en perdant même le sens de la mesure. André Gill est amoureux de la belle jeune femme, mais qu’est-ce qui lui plaît le plus : la courtiser ou vivre en sa compagnie ? Darius n’est pas du même milieu et se retrouve déchiré entre eux.
C’est poignant, la fin nous laisse sans voix, triste et donne un autre relief à la couverture.

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« Les Damnés de Paris » ne nous laisse pas insensibles. Il nous marque à tout point de vue et, une fois achevé, on se surprend à le feuilleter à nouveau comme pour mieux savourer son dessin, replonger dans l’atmosphère de ce Paris révolu et retracer les différentes étapes qui ont conduit à la conclusion.
À ce propos, le terme se révèle un peu trop rapide, Michaël Le Galli n’a pas pris la même place pour installer l’intrigue que pour l’achever. Il nous laisse ainsi des blancs à combler, nous pousse à chercher les motivations sous-jacentes qui ont conduit à une certaine impasse. Toutefois, rien de rédhibitoire pour gâcher l’ensemble au charme un brin suranné.

Constance, Darius et André Gill restent dans notre mémoire, trois personnages forts que l’on ne peut séparer de leur contexte, une ville de Paris fascinante.

Une histoire poignante, un bel hommage à cette époque et à ses acteurs, des dessins envoûtants au service d’une bande-dessinée magnifique à ne surtout pas manquer.

Et vous verrez, l’envie d’y revenir vous démangera souvent...


Les Damnés de Paris
- Scénario : Michaël Le Galli
- Dessin & couleurs : Marie Jaffredo
- Éditeur : Vents d’Ouest
- Collection : Hors collection
- Dépôt légal : 12 mars 2014
- Pagination : 128 pages couleurs
- Dimensions (en cm) : 20,4 x 26,5
- ISBN : 978-2-7493-0695-7
- Prix public : 22,00 €


Illustrations © Vents d’Ouest (2014)



François Schnebelen
5 mai 2014




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