Shun, Ichika et ce psychopathe de Takeru sont les seuls survivants du jeu du chat. Seulement, leur lycée n’est pas un cas isolé. Partout de par le pays et même de par le monde, les mêmes événements se répètent et les morts se comptent par millions. Dans l’hôpital où tous les survivants de la région sont réunis, un nouveau jeu commence. Pourquoi s’en prendre à des lycéens ? Quel est le but de cette sélection ? Shun n’en a aucune idée mais ce qu’il sait, c’est que les trois poupées Kokeshi qui viennent d’apparaître dans sa chambre ont déjà éliminé les deux autres occupants et c’est maintenant au tour de Shun de jouer : il doit fermer les yeux et deviner laquelle des trois poupées se trouve dans son dos ? Et ce n’est encore que le premier jeu de ce nouveau tournoi sans la moindre logique.
« Jeux d’Enfants » est la première série éditée en France de Muneyuki Kaneshiro et le mangaka ne fait pas dans la dentelle. Il nous propose un jeu entre « Battle Royale » et « Enigma ». Si dans « Battle Royale », les élèves doivent s’éliminer les uns les autres, comme dans « Enigma », c’est ici une force extérieure, surnaturelle, qui met en place un jeu de massacre devant sélectionner les meilleurs élèves d’un lycée, mais en fait, le style de jeu proposé met en valeur les asociaux. Le premier tome est des plus intrigants et pose plus de questions qu’il n’amène de réponses. Deux jeux composeront chacun des deux premiers tomes. Si ils font références à des jeux enfantins nippons, ils ne sont pas très éloignés de ceux pratiqués par nos enfants à la récréation : « un, deux, trois, soleil » et le jeu du « chat ». Le rythme du manga est extrêmement rapide, devant nous faire partager le stress ressenti par les jeunes protagonistes.
Le deuxième tome utilise le cliffhanger du premier tome, laissant supposer qu’il s’agirait d’une expérience menée par des extra-terrestres. Exploitation de la théorie du complot ? En tout cas, Muneyuki Kaneshiro ne diminue nullement l’intensité de l’action, et devient même radical dans le traitement très gore de ses victimes. De ce côté, les graphismes de Akeji Fujimura, faussement enfantin en mode shonen, deviennent rapidement sanglants, parfois gore. Les expressions des personnages prennent toute leur importance, pour refléter le désespoir des uns, la folie furieuse des autres. Mais le duo de mangakas ne va pas laisser filtrer la moindre véritable information sur le but de ces épreuves. Pourtant, la série ne comporte que cinq tomes.
Les personnages principaux sont entre le classique et le surprenant : il y a évidemment le couple de gentils héros, mais le personnage de Takeru rend l’ambiance plus malsaine qu’elle ne l’aurait été naturellement. Introduire un adolescente totalement psychopathe apporte un suspense supplémentaire, ce personnage étant, par définition, imprévisible. Le deuxième tome est dans la lignée du premier, mais en accentuant le côté fantastique par une sorte de passage dans une autre dimension. Dans l’école, seuls les intervenants des jeux étaient surnaturelles. Ici, nous passons un cap avec l’apparition des cubes géants sur la planète. Ce mélange étrange laisse le lecteur scotché sur son siège, mais ayant passé un excellent moment.
« Jeux d’Enfants » s’avère donc une série prometteuse, mais comme souvent avec ce genre de mini-série, le final sera crucial.
Jeux d’Enfants (T1 et 2)
Scénario : Muneyuki Kaneshiro
Dessin : Akeji Fujimura
Traducteur : Anne-Sophie Thévenon
Éditeur français : Pika
Format : 125 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 224(T1) et 200(T2) pages
Date de parution : 3 janvier et 5 mars 2014
Numéro IBSN : 9782811613457 ; 9782811613891
Prix : 7,20€
KAMISAMA NO IU TÔRI © 2011 Muneyuki KANESHIRO, Akeji FUJIMURA / Kodansha Ltd.
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