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Meurtres low cost
Isabelle Bouvier
La Bourdonnaye, Pulp, feuilleton (France), humour meurtrier, 2014

Anna, quadra au chômage, a monté sa start-up. Officiellement, elle fait du coaching. En fait, elle est tueuse à gages... mais très bas ! Eh oui, avec la crise, il faut savoir proposer des tarifs abordables ! D’autant que la clientèle ne manque pas. Mais pas facile de concilier cette profession avec une vie de famille...



Nous voici devant une professionnelle autodidacte. Recalée au Pôle Emploi, elle crée sa start-up. C’est ainsi qu’elle commence à raconter son parcours à un journaliste venu l’interviewer.
Isabelle Bouvier nous offre donc du discours direct ininterrompu, Anna tenant seule le crachoir, rebondissant parfois aux questions posées, ou les anticipant. Son interlocuteur n’a pas le droit de voir ses éventuelles paroles reproduites.
Les contrats, plus ou moins parfaitement... exécutés (on n’est jamais à l’abri du grain de sable, malgré la meilleure préparation) sont un panorama de la lie de l’humanité. Car Anna sert vraiment de coach de vie : si après plusieurs séances d’échanges avec son client, elle sent que la seule solution est d’« effacer » son problème, et que l’autre est plus ou moins parvenu à la même conclusion, alors elle suggère la méthode radicale. Reste à faire passer ça pour un suicide ou un accident.
L’humour noir se niche dans les détails, et si la plupart des cibles n’auront pas la moindre once de sympathie de notre part, leur trépas pourra arracher quelques sourires, car les récits d’Anna sont, à leur contraire, très vivants.
C’est néanmoins un portrait sombre de notre société qui transparaît dans cette série. Violeurs, pédophiles, personnalités toxiques, étouffantes, maris violents, tout est là, tous y passent.

Mais bien évidemment, « Meurtres low cost » s’éloigne de « Léon » pour se rapprocher de la BD « L’Effaceur ». Si dans cette dernière ce sont les coulisses et les problèmes logistiques qui donnent le sourire (en plus, évidemment, des « contrats spéciaux », marque de fabrique du héros), ici c’est la cohabitation avec la vie de famille d’Anna qui assure les rebondissements. Surtout avec un mari pompier ! Non seulement il s’agit de bien faire son travail, mais en plus Ana doit s’assurer que son mari n’intervient pas trop vite. Sinon, bonjour le SAV !

Au fil des épisodes, la petite entreprise anti-crise d’Anna s’étoffe en personnel. D’abord un chien, Toutouille, récupéré chez une victime qui ne viendra pas le réclamer, allié fidèle pour creuser les trous, puis son fils, qui fait un bon apprenti, et enfin sa femme de ménage, qu’elle dépanne « gratuitement » de son problème de couple. Très pratique pour effacer les traces sur les lieux des crimes.

L’humour, sous ces différentes formes, contrebalance bien la noirceur du propos, et le discours direct impose un rythme et un style très prenant.
Notons un dernier épisode plus sombre et violent niveau contrat, avec l’arrivée côté famille de l’étouffante mère d’Anna à domicile, dans les pattes de notre tueuse. Les liens du sang suffiront-ils à l’empêcher de dézinguer sa génitrice honnie ?
Vivement la suite !


Titre : Meurtres low cost, saison 1 (2014, 6 épisodes)
Auteur : Isabelle Bouvier
Éditeur : La Bourdonnaye
Collection : Pulp
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 20 à 25 par épisode (4000 à 5000 mots)
Dépôt légal : 2014
ISBN : 9782824205212
Prix : 4,99 € l’intégrale, ou 0,99 € par épisode


Quelques petites coquilles à déplorer, surtout dans les derniers épisodes, mais rien de mortel.


Nicolas Soffray
7 avril 2014


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