Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Joyeux Noël
Film français de Christian Carion (2004)
09 novembre 2005


Avec Diane Kruger (Anna Sorensen), Guillaume Canet (Audebert), Benno Fürmann (Sprink), Gary Lewis (Palmer), Dany Boon (Ponchel), Daniel Brühl (Horstmayer), Ian Richardson (le prêtre), Bernard le Coq (le général), Alex Ferns (Gordon).

1914. La Première Guerre Mondiale a éclaté. Les familles et les couples sont séparés, la vie de millions de personnes est bouleversée. Anna Sorensen, une chanteuse lyrique allemande, réussit à rendre visite à son mari, Sprink, sur le front. Affecté aux tranchées, il est sous le commandement de Horstmayer. Face aux troupes allemandes se trouvent un contingent français, mené par Audebert et un autre, écossais, dont Gordon est le chef. Au réveillon de Noël, lorsque les Écossais jouent de la cornemuse, Sprink se lève et franchit les tranchées pour s’aventurer dans le no man’s land. Il chante et est bientôt rejoint par ceux qu’il combattait quelques jours plus tôt. La trêve de Noël commence pour quelques heures...

L’histoire de l’Histoire
Christian Carion présente dans « Joyeux Noël » une facette de la Première Guerre Mondiale totalement inconnue par les Français. En 1914, pour le réveillon de Noël, de nombreux soldats français, allemands et britanniques ont sympathisé quelques heures. Fait frôlant l’irréel, cette trêve un peu particulière a longtemps été gardée secrète et fait encore aujourd’hui grincer les dents des militaires français. Mais Christian Carion n’a pas reculé devant les nombreux problèmes qu’il a rencontrés pour monter le film.
Il découvre ce « détail » de l’histoire en 1992 et après de nombreuses années de recherche, il s’attaque à l’écriture du scénario, motivé par l’aventure tant humaine qu’historique. Mais les soucis ne s’arrêtent pas là et « Joyeux Noël » voit refuser son tournage dans un camp militaire français. Toute l’équipe doit attendre qu’un nouveau terrain soit trouvé. La prise de vues continuera en Roumanie. Guillaume Canet a, à cette occasion, manifesté de vifs regrets et déploré que l’effort pour encourager les productions françaises sur le sol français soit ainsi saboté... Il n’est pas facile en effet de toucher à l’Histoire quand celle-ci embarrasse quelques dirigeants et Christian Carion remue ici la boue pour laisser sortir un bien beau trésor.

Un devoir de mémoire
« Joyeux Noël » ne fait pas que s’attarder sur une parenthèse de la guerre, il fait aussi devoir de mémoire. Il déniche un événement du passé, oublié de tous parce que occulté par les autorités. La Première Guerre Mondiale a été cruelle : les généraux n’ont pas hésité à fusiller des soldats pour montrer l’exemple.
Ces hommes-là, ceux qui combattent pour sauver leur pays, pour répondre aux exigences du Kaiser ou pour honorer une alliance, se retrouvent embarqués dans une guerre qui les dépasse. Et « Joyeux Noël » glisse de l’Histoire aux histoires de chacun, à leur vie, leurs anecdotes. Le film crée des moments d’intimité, des liens se tissent entre ces hommes qui combattent les uns contre les autres. Ils oublient leurs différences pour quelques heures, le temps d’échanger une coupe de champagne, de chanter sur un air commun... « Joyeux Noël » est une somme d’histoires particulières touchantes qui rappellent en force l’absurdité de la guerre et la situation complexe et parfois terrifiante des transfrontaliers. Coincés entre deux pays qui se disputent quelques mètres de terre, ils n’ont pas compris la finalité de ces massacres.
« Joyeux Noël » est aussi une somme de faits réels qui se sont produits à différents endroits du front et que le cinéaste a rassemblés dans la même narration. Le film réhabilite ces soldats qui étaient loin de penser que ce qu’ils faisaient était mal.

Une production européenne pour une histoire européenne
Produit par des maisons de production françaises, belges, allemandes, britanniques et roumaines, le film bénéficie d’un excellent casting européen. Chaque patrie est représentée par des personnages humains, dépassés par les événements, conscients que ce qu’ils vivent est exceptionnel mais n’est qu’une parenthèse dans un monde en guerre. On retient le charisme et la fragilité de Daniel Brühl, que l’on revoit avec plaisir après « Good Bye Lenin », l’excellent Guillaume Canet, dont le talent n’est plus à prouver et on découvre Alex Ferns.

« Joyeux Noël » n’est pas un film de plus sur la guerre, mais bel et bien un film contre la guerre, il n’y a pas de batailles sanglantes, pas de violences physiques ou morales. Les plus belles scènes sont celles des silences, silences qui en disent long sur le désarroi et l’incompréhension de ces hommes. Ces hommes qui ont compris quelle était l’arme contre la bêtise : la fraternisation.
« Joyeux Noël » représentera la France aux Oscars 2006, et c’est une belle récompense pour un film européen.

EQUIPE TECHNIQUE

Réalisation & scénario : Christian Carion

Production : Nord-ouest Production, France
Artemis Film, Belgique
TF1 Films production, France
Senator Film Produktion GmbH, Allemagne
The Bureau, Grande-Bretagne

Compositeur : Philippe Rombi
Directeur de la photographie : Walter Van den Ende
Chef décorateur : Jean-Michel Simonet

Producteur délégué : Christophe Rossignon
Co-producteur : Christophe Borgmann
Producteur associé : Philipp Boëffard

Distribution : UGC, France


Céline Bouillaud
16 novembre 2005



JPEG - 23.4 ko



JPEG - 10.4 ko



JPEG - 13.4 ko



JPEG - 11.4 ko



JPEG - 13.6 ko



JPEG - 15.5 ko



JPEG - 12.5 ko



Chargement...
WebAnalytics