Décidément, il s’est passé tant d’événements incroyables dans la vie de Ruito en si peu de temps. Et maintenant, le voici au coeur d’un tournoi entre les deux principaux gangs du lycée. Dans ce tournoi, les duels se succèdent les uns après les autres, le vainqueur devant rester sur le ring jusqu’à élimination de tous les membres d’une des deux équipes. Si les trois de la Gewalt 5 ne surprennent personne, ceux de la team Base-Ball a de quoi étonner. Le premier à monter sur le ring est Taro Momota, un futur boxeur professionnel, un vrai tueur qui a subi trop longtemps les humiliations des autres à cause de sa couleur de peau. Alors défoncer la gueule de petits prétentieux est devenu un vrai plaisir, car seule la violence ne ment pas, seule la violence révèle réellement qui vous êtes.
Troisième et ultime tome de cette mini-série totalement politiquement incorrecte. Et ce volume ne va que confirmer le côté non conformiste que lui a insufflé Koji Kono. Baser une série sur l’apologie de la violence est toujours un défi compliqué à relever car il ne faut pas tomber dans la caricature. Et le mangaka n’a pas choisi le style le plus simple avec un côté humoristique qui pouvait laisser penser qu’il allait jouer sur ce mode léger pour passer un peu en fraude un message dérangeant. Mais Koji Kono ne fait pas dans l’hypocrisie, il va le dire et le répéter durant tout le tome : la violence ne ment pas et laisse apparaître le vrai côté de chaque personne. Cette phrase est reprise par Taro, par Ruito... En fait, elle est reprise par deux personnes ayant subi des brimades toute leur vie jusqu’à ce qu’ils laissent libre cours à leur violence.
Et c’est bien là tout le message dérangeant qui persistera jusqu’à une très impressionnante dernière planche, façon film d’horreur : le héros se révèle totalement à travers la violence, la baston et la reconnaissance des autres par la violence. Car n’oublions pas que le seul objectif pour Ruito est d’être accepté au sein du Gewalt 5. Tous les éléments attendus vont se retrouver dans ce tome 3, plus volumineux que les deux précédents, mais il faut dire qu’il y avait de quoi développer. La structure du récit alterne flash-back et les affrontements du tournoi. Chaque participant aura une raison propre de combattre, pas toujours bien avouable. Et la conclusion sera réellement surprenante... mais ce ne sera pas le final du manga, Koji Kono ne pouvant laisser son personnage principal sur une humiliation. Les rebondissements seront nombreux et plus surprenants les uns que les autres. Mais surtout, ce triptyque à une vraie fin, une vraie conclusion qui en fait une des séries les plus fortes de ce début d’année.
« Gewalt » nous a vraiment mis un gros coup dans les parties, nous coupant le souffle. Une vraie baffe à posséder bien évidemment.
Gewalt (T3)
Auteur : Koji Kono
Traducteur : Sébastien Ludmann
Éditeur français : Doki-Doki
Format : 127 x 180 mm, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 266 pages
Date de parution : 5 février 2014
Numéro ISBN : 978-2-81892-567-6
Prix : 7,50 €
A lire sur la Yozone :
Gewalt (T1 et 2)
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