En se mariant avec Guinevere, la fille de Léo de Grand, duc de Carmelide, Arthur espère que son royaume va retrouver une certaine sérénité. Il faut dire que les Elfes se sont coupés du monde, laissant les hommes bien seuls.
Las, l’arrivée de sa promise n’annonce rien de bon, le convoi essuie une attaque de ceux des Terres Noires que l’on croyait définitivement vaincus. Heureusement, la promise du roi est sauve, mais sa présence à Camelot provoque bien des bouleversements. Elle n’est pas forcément celle que l’on croit.
De plus, la demi-sœur d’Arthur, Morgause, s’invite aux noces. Parmi ses suivants, elle amène Mordred, leur fils né d’un inceste. Le règne d’Arthur s’avère bien compliqué...
« Guinevere » annonce la fin d’un temps, les premières pages en attestent, nous dévoilant la fin : une grande bataille aux nombreux morts. L’histoire pouvait-elle s’achever différemment, maintenant que les Elfes ont laissé les hommes se débrouiller seuls ? Les quatre tribus de Dana étaient chacune dépositaire d’un talisman. S’en arroger plusieurs revenait à bouleverser l’équilibre, ce que les hommes n’ont pu s’empêcher.
Même si les occupants des Terres Noires se rappellent aux souvenirs d’Arthur et de ses chevaliers, les hommes n’ont pas besoin d’autrui pour se détruire. Leurs sentiments y suffisent, d’autant qu’ils sont attisés par l’arrivée de Guinevere, la reine aux sombres desseins.
Les intrigues de cour pullulent, chacun fomentant des plans secrets dans le but de servir ses intérêts. Arthur éprouve le plus grand mal à surnager, car Merlin est souvent absent et le fidèle Lancelot est en proie aux doutes.
Comme pour « Les Chroniques des Elfes » et « La Trilogie des Elfes », le talent de conteur de Jean-Louis Fetjaine emporte tout. Il nous transporte dans sa vision de la légende arthurienne. Sous des dehors connus, le lecteur découvrira une nouvelle histoire et tentera peut-être de savoir la part apportée par l’écrivain. Mais la magie opérera vite et il se concentrera sur le récit, ne cherchant pas à creuser davantage.
L’histoire est belle, nostalgique aussi. Une quarantaine d’années après les dernières guerres, les Elfes sont déjà passés au rang de légende pour ceux ne les ayant pas connus. Ce statut ne leur déplaît pas, car ils tiennent à leur tranquillité. Et si aujourd’hui, ils étaient encore là, reclus quelque part au contact de mère nature ?
Jean-Louis Fetjaine écrit de la fantasy intelligente, qui s’inscrit dans un passé flou que l’on connaît finalement peu. C’est là tout le génie et ce qui plait tant aux lecteurs. Une fois que l’on a lu un roman de Fetjaine, une envie irrépressible nous pousse à y revenir, à suivre cet écrivain à l’imaginaire si proche mais aussi si mystérieux pour nous.
« Guinevere » représente la fin d’un temps. C’est beau, triste et la folie humaine est magnifiquement mise en scène. À lire !
Titre : Guinevere
Sous-titre : La Dame blanche
Auteur : Jean-Louis Fetjaine
Couverture : Franck Cadogan Cowper, collection privée
Éditeur : Fleuve éditions
Collection : SF / Fantasy
Pages : 348
Format (en cm) : 14,1 x 22,5
Dépôt légal : février 2014
ISBN : 978-2-265-09745-2
Prix : 19,90 €
À lire également sur la Yozone :
Les Chroniques des Elfes
T1 : « Lliane »
T2 : « L’Elfe des Terres Noires »
T3 : « Le Sang des Elfes »
« La Trilogie des Elfes »
« Le Pas de Merlin »
L’entretien avec Jean-Louis Fetjaine
