Avec l’accroissement du nombre de machines en activité, la préfecture de police a vu se créer une unité scientifique indépendante, un groupe spécial d’intervention, le SARF. Yu, lui, travaille pour le laboratoire scientifique de la préfecture de police. Mais quand il découvre d’étranges nanomachines dans le cerveau du robot vigile, il n’hésite pas une seconde pour se tourner vers ceux capables de lui en dire plus sur sa découverte. Alors une visite dans les locaux abritant le fameux SARF s’impose. Cette nanotechnologie est loin d’être inoffensive et derrière la manipulation d’androïdes apparemment inoffensifs se cache la mystérieuse organisation Exodus, dont l’objectif est la liberté pour tout les androïdes... Seulement, leur méthode est plus que radicale : pousser les machines à éradiquer la race humaine.

Difficle de se faire une place sur un créneau où le génial Masamune Shirow a laissé une emprunte indélébile. Difficile de parler révolte des machines, cybernétique sans penser immédiatement à « Ghost in the Shell » ou encore « Appleseed ». Toutefois, Miyuki Kishimoto ne cherche pas à se comparer au maître, mais se crée plutôt une ambiance où l’action aura le beau rôle. Le sujet est des plus classiques pour ce genre de série : un groupuscule tente de libérer les robots de l’influence humaine. Au-delà de l’enquête policière, la mangaka tente aussi de s’attaquer à la question de base de la cybernétique : les robots ont-ils une âme ? Certes, Philip K. Dick s’est largement épanché sur la question, sans oublier le maître en la matière, Isaac Asimov. Oh, Kishimoto s’est déjà frottée avec l’univers robotique en travaillant sur des animés de la saga « Gundam » ou encore sur des jeux vidéos. Cette expérience lui permet d’immerger rapidement et assez facilement le lecteur dans son univers. Mais surtout, elle parvient à maintenir un bon suspense durant le dernier combat du tome pour s’achever sur un cliffhanger de belle facture.

Si le lecteur s’attache rapidement aux personnages, c’est aussi pour beaucoup grâce aux dessins de Gyuo. Difficile de croire qu’il s’agit ici de son premier manga, et pourtant. Ses planches sont particulièrement riches en détails, accélérant l’immersion dans l’univers de Kishimoto. Le jeune mangaka possède déjà une belle palette de traits pour ses personnages et surtout un vrai don pour le dessin d’androïdes. Dès son premier robot, le lecteur comprend qu’il va pouvoir se délecter de bons combats entre machines. Bien évidemment, les Buddies sont très proches de l’humain dans leur trait de visage contrairement aux autres robots qui se détachent de toute humanité. A quelques jours de la sortie du remake de « Robocop », cette série est quelque part un bon moyen de se remettre dans l’ambiance de film culte.

Allez, « Buddy Spirits » a tout pour plaire aux amateurs de robots et autres performances cybernétiques. Une bonne surprise pour ce début 2014.

Buddy Spirits (T1)
 Scénario : Miyuki Kishimoto
 Configuration : Yoshihiro Kuroiwa
 Dessin : Gyuo
 Traducteur  : Frédéric Malet
 Éditeur français : Tonkam
 Collection : Young Manga
 Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
 Pagination  : 208 pages
 Date de parution : 15 janvier 2014
 Numéro ISBN  : 978-2-7560-5630-2
 Prix : 7,99 €

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