La société Kenbishi n’a pas joué le jeu avec les autorités mais on ne trompe pas impunément l’équipe du chef Aramaki et les têtes des dirigeants de l’entreprise sont sur le billot. Surtout que rien ne peut arrêter ce maudit char. Même les tachikomas ne parviennent pas à ralentir la course de la machine. Et le char possède bien des surprises, comme la capacité de prendre le contrôle des missiles anti-char. De son côté, Togusa progresse à pas de géant. Le collègue de Kago s’avère en savoir plus qu’il ne veut bien le dire. En fait, les deux hommes avaient un point commun : les deux étaient condamnés à mourir jeune, mais alors que son collègue est passé à par la cybernétique pour sauver sa vie, Kago a toujours refusé ce genre d’opération et la maladie a fini par gagner. Mais comment le cerveau de Kago s’est-il retrouvé au commande du char et surtout, pourquoi ?

Deuxième histoire papier de la section 9. Mais Yu Kinutani continue de s’attaquer au conflit éthique lié à la cybernétique. Derrière le pétage de plomb du char, le mangaka reprend la problématique de la cybernisation de l’être humain. Cette fois, la cybernétique est présentée comme le seul moyen de sauver certaines maladies incurables. Jusqu’à présent, la cybernétique était montrée comme un échappatoire, un surboostage du corps humain pour son plaisir personnel. Ici, la cybernétique est approchée du point de vue médical avec certes une vision un peu trop manichéenne mais qui colle parfaitement avec l’ambiance du manga. Le suspense sur la raison qui poussa Kago à prendre possession du char sera parfaitement cachée jusqu’au dernier chapitre. Toutefois, une fois l’objectif du char connu, le suspense tombe littéralement. Pourtant, l’action est telle que cette baisse passe inaperçue.
En fait, le rythme et la tonicité des planches jouent énormément dans l’ambiance de ce tome. On pouvait s’interroger sur la capacité de Yu Kinutani à reproduire la rapidité des scènes de l’animé. Ce tome 2 nous rassure sur cette capacité du mangaka. L’impression de vitesse donnée par le mouvement du char et des tachikomas est parfaitement rendue, le tout sans altérer le moins du monde la qualité graphique des planches. Le niveau de détail de certaines est littéralement bluffant et les lecteurs se retrouvent réellement immergés dans cette course poursuite façon « Speed ». La poursuite est entrecoupée, pour laisser le temps au lecteur de se remettre de ses émotions, par des scènes d’interrogatoire dans l’usine Kenbishi. Ce mélange d’enquête policière et de poursuite déjantée fait mouche et ce tome 2 confirme la très bonne impression laissée par le premier volume.
Décidément, ce « Ghost in the Shell, Stand Alone Complex » version manga n’a rien à envier à sa version animée.
(T2) Testation
Série : Ghost in the Shell, Stand Alone Complex
Auteur : Yu Kinutani
Traduction : Anne Sophie Thévenon
Editeur : Glénat
Format : 147 x 210 mm
Pagination : 240 pages noir et blanc
ISBN : 978-2-7234-9109-9
Parution : 9 octobre 2013
Prix : 10,75 €
A lire sur la Yozone :
Ghost in the Shell, Stand Alone Complex (T1) Section 9
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