Genre : drame sentimental
Durée : 1h41

Prix du scénario Festival de Sundance 2004

Avec Naomi Watts (Edith Evans), Mark Ruffalo (Jack Linden), Laura Dern (Terry Linden), Peter Krause (Hank Evans), etc.

Quand deux couples, dans la force de l’âge (35-45 ans), mariés et avec des enfants, sentent s’abattre sur leurs épaules le poids des ans et de l’ennui, il ne reste plus qu’à se tromper mutuellement.

Il est une constante du cinéma “indépendant” américain et de ses acteurs (même connus et reconnus comme Naomi Watts coproductrice ici, Laura Dern et Mark Ruffalo, tous excellents, par ailleurs), c’est qu’ils vendraient père et mère pour des contrats à plusieurs zéros chez Spielberg ou dans n’importe quel blockbuster US mais qu’ils fantasment en douce sur la mini-production intello d’inspiration européenne.
On imagine donc aisément la réaction enthousiaste du quatuor à la réception du scénario de « We don’t live here anymore » (“Nous ne vivons plus ici”, trad. litt.) : enfin ! Super ! Adjugé !

Une histoire de couples et de copains, “bobos” en détresse morale et sexuelle profonde, se trompant dans la douleur et dans la négation de leurs pulsions bêtement humaines, tant il est vrai que la femme ou le mari du voisin(e) finit bien par vous attirer un jour, bien plus que la poupée ou le bellâtre inaccessible des pubs TV.
De TV, il en est d’ailleurs souvent question ici, la “bergère” moderne des foyers contemporains se transformant souvent en tranquilisant des couples qui s’ennuient en regardant de vieux classiques du cinéma (en N&B, forcément).
Bref, comme le disait si bien mon Yo-Master, « Faut-il donc être Suédois ou Danois pour réussir ce genre de film ? ».

Ben, on ne veut pas généraliser mais il faut bien reconnaître que derrière de belles performances d’acteurs, se cachent un scénario finalement lisse et prévisible et par dessus tout, une réalisation convenue (scènes lumineuses quand tout va bien, ambiances ténébreuses quand tout va mal). Le boulot est honnêtement fait mais rien dans « We don’t live here anymore » ne vient apporter ce supplément d’âme que l’on aurait souhaité trouver et qui s’avère aussi indispensable à la réussite artistique d’une entreprise où la chair et les âmes restent malheureusement bien tristes...

Trop propre, trop clinique, trop “parfait”. Il faut bien le reconnaître, n’est pas Bergman qui veut malgré de bonnes intentions.
Pour la distribution et l’ambition du propos.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : John Curran
Scénario : Larry Gross
D’après les nouvelles « We don’t live here anymore » et « Adultery » de Andre Nubus

Producteurs : Jonas Goodman, Harvey Kahn, Naomi Watts

Photo : Maryse Alberti
Musique : Michael Convertino
Décors : Dina Zecchel
Costumes : Katia Stano
Montage : Alexandre de Franceschi

Production : Renaissance Films & Front Street Pictures
Distribution : Films Sans Frontières (France)
Soutien : CNC (France)
Presse : Vanessa Jerron, Vanessa Fröchen, Claire Vorger (Paris, France)