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Transparences
Ayerdhal
Au Diable Vauvert, Mai 2004, 560 pages, 23 €


Peut-on aimer un génie du mal parce qu’il s’agit d’une splendide jeune femme ? Peut-on oublier qu’elle manie avec autant de dextérité et d’élégance le katana que le rouge à lèvres ? Peut-on accepter son programme de destruction massive des êtres nuisibles ? Peut-on voir à travers les yeux de cette belle le déroulement de la traque, et la mise à mort, cisailles, couteaux, fourchettes, tous instruments confondus, un éclair et un giclement ? Peut-on désirer devenir un prédateur à son image, un monstre gracieux et imprévisible, mutant autant que mutin ?

Autant de questions troubles et troublantes auxquelles répond, de manière parfois trop didactique hélas, « Transparences », le dernier roman de Ayerdhal. L’intrigue est linéaire, une chronologie serrée et minutieuse, l’équivalent de dossiers criminels et bureaucratiques consciencieusement établis ; mais les épisodes purement erratiques retracent la folle course autour du monde d’une faucheuse au sourire changeant.

Le roman se situe entre l’analyse et la vivacité, ces deux forces antagonistes de la narration. De même qu’il met en scène deux personnages tout aussi incompatibles, Stephen Bellanger, un jeune criminologue canadien, perdu dans ses recherches, et NaVs, la tueuse en masse, en série, en tout, torturée et hypersensible. Stephen suit d’un regard tout intellectuel et par dossiers interposés les déplacements sanguinolents de l’ange de la mort, et il est entraîné peu à peu par cette force d’attraction du létal. Embauché par Interpol, il sera débauché par la sulfureuse NaVs aux mille visages. Stephen Dedalus et le bel ange, sans doute Ayerdhal voit-il ici une parabole sur le conflit des morales et des mœurs.

Mais le résultat final est insatisfaisant : il s’agit, précise la couverture de « Transparences », du premier ouvrage d’espionnage de cet auteur de qualité. Et cela se sent parfois dans la volonté de Ayerdhal de bien faire, de trop en faire ; l’abondance de matériau se retourne parfois contre l’intérèt de la lecture.
Certains passages sont dans l’esprit d’un SAS speedé, d’autres presque fleur bleue, ou plus exactement fleur rouge. L’ensemble d’un bon niveau cependant ravira ceux qui ont envie de voyager à travers les yeux d’un tueur.

Auteur : Ayerdhal
Éditeur : Au Diable Vauvert (13 mai 2004)
Collection : Littérature générale
Site Internet éditeur : Au Diable Vauvert
Pages : 560
Format : Broché
Dimensions (en cm) : 13 x 4 x 20
Dépôt légal : Mai 2004
ISBN : 2846260362

Prix : 23 €

Site Internet d’achat conseillé : Amazon - Transparences (cf. lien col. de gauche).


Kentaro Okuba
6 septembre 2005


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