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Etherval n°3 : Mare Nostrum
La revue de l’imaginaire
Fanzine, n°3, science-fiction/fantastique/fantasy, nouvelles-articles-détente, septembre 2013, 72 pages, 7€

Pour cette quatrième apparition d’ « Etherval », la mer occupe toutes les attentions. Il faut dire qu’elle fascine, qu’il est facile de se perdre dans sa contemplation, de se laisser bercer par le bruit des vagues, mais son immensité peut aussi effrayer. D’autant que son humeur est changeante, pouvant aller du calme plat à la tempête, malmenant alors ceux qui la sillonnent.
Un vaste sujet qui a inspiré les auteurs au sommaire.



Catherine Loiseau nous plonge dans une civilisation post-apocalyptique. Un groupe se déplace le long des rivages, car seuls les vents marins les protègent d’un air mortel, qu’ils repoussent dans des terres empoisonnées par la catastrophe. Mais la mer abrite d’étranges créatures, les Profonds, attrapant à l’occasion un des membres du groupe.
Dans un journal, l’héroïne nous relate cette expédition sans but, si ce n’est la survie. Des tensions naissent et, comme elle est différente, elle s’attire la haine de certains n’acceptant pas cet état. Au fil des semaines, ses sentiments évoluent, révélant sa vraie nature.
À la mer, je retournerai” est bien ficelée, illustrant bien comment la cohabitation est difficile, comment rejeter l’autre est plus facile que de chercher à le comprendre. De plus, les Profonds ne sont pas sans rappeler les créatures des profondeurs lovecraftiennes. Belle entame !

Au-delà de la mer” porte un nom trompeur. Jérôme Simon a trouvé une manière originale de s’accaparer le sujet. Il nous conduit sur un navire voguant non sur l’eau, mais au-dessus d’une forêt recouvrant tout. Son équipage est lancé à la recherche d’un mythe : la mer !
Par son idée de départ, le dépaysement est déjà garanti. Il nous décrit ce que ce mode de navigation implique, comment cela fonctionne... Une belle quête que nous réserve ici Jérôme Simon.

Le phare au cœur des brumes” n’a pas bonne réputation. D’étranges événements s’y dérouleraient et auraient déjà fait fuir nombre de personnes... pour les plus chanceuses. Pourtant, il est loué comme gîte et trois personnes s’y rendent malgré les avertissements du capitaine les y amenant.
Romain Billot nous invite à une plongée dans le fantastique de bonne facture, avec une tension croissante et une fin qui ne déçoit pas.

Un peu à l’image de Jérôme Simon, les navires de Yann Valère ne touchent pas l’eau, mais flottent au-dessus, soutenus par des ballons. Aussi lorsque la Loreleï perd de l’altitude et entre en contact avec l’élément liquide, c’est la catastrophe. La cohabitation de quelques survivants sur un radeau ne sera pas de tout repos.
Mettez un groupe d’hommes dans un milieu fermé, imaginez des êtres très différents et secouez le tout avec la faim, la jalousie, la volonté de survivre... et il en sort “La voix de l’océan”. Le titre illustre une bonne idée de l’auteur qui donne voix à l’océan, lui prête des intentions conscientes, lui donnant ainsi des envies. Même si ce n’est pas le propos premier, cela pimente l’ensemble.

Anthony Boulanger signe de loin la plus courte nouvelle du lot. Un naufragé proche de la mort vit des derniers instants lui permettant de partir sans regrets. “La sculptrice de vagues” ne brille pas par son rythme, mais par son propos non dénué de poésie et de beauté, et la conclusion parvient à surprendre.

La mère de toutes les mères” part d’un postulat plutôt simpliste et discutable : une planète recouverte d’un vaste océan de pétrole et exploitée par les humains.
Si l’homme est capable d’atteindre les étoiles, il est tout autant capable de se passer de cette énergie fossile, d’autant qu’elle sera largement épuisée lorsque ce sera le cas. Julie Limoges est restée trop terre à terre, alors qu’il lui suffisait d’imaginer une autre source d’énergie pour installer son récit dans un cadre plausible.
Heureusement, l’histoire tient la route ou plutôt le cap. Jean désire se rendre en ville mais, faute de moyen, il emprunte un bateau au départ de la station d’exploitation. Le capitaine est aux abonnés absents, le Doc n’est qu’une brute épaisse, les autres passagers s’avèrent étranges...
L’intérêt augmente au fil des pages, on glisse dans l’horreur et Julie Limoges dépasse le simple cadre que l’on imaginait au départ, montrant ainsi qu’elle a du potentiel.

Rémi Przybylski nous plonge dans un échevelé récit de fantasy. Dragons et sirènes sont au programme. Lors d’une attaque, l’amoureux de Jade est enlevé et elle fera tout pour le reprendre. “Prison d’écailles”, ça cogne, c’est rythmé et c’est bourré d’inventivité, ce qui donne un bonne distraction.

Dans la partie rédactionnelle, l’équipe d’« Etherval » signe le très bon article “Ressac et vaguelettes”. Il est écrit avec originalité, parle des œuvres tournant autour de la mer sans en avoir l’air. Se lit comme une nouvelle et apporte une belle touche de fantaisie.
Franck Antoine reste dans le ton et nous présente, avec “Les mondes engloutis”, les continents disparus nourrissant encore notre imaginaire : l’Atlantide, Mù...
Comme « Les vagues de Clamatlices » répond au thème, Vanessa Terral a été interviewée à l’occasion de ce numéro.
Et bien sûr, « Etherval » nous gratifie à chaque fois de missives du meilleur cru.

Il est à noter que chaque nouvelle est richement illustrée. Quasiment chaque double page abrite un dessin s’y rapportant, ce qui renforce le propos des textes et donne un réel plus à l’ensemble.
Deux nouvelles, “Hulba” de Sylvain Lamur et “Au nom du Père” de Thomas Baronheid, figurent dans la sélection numérique.

Le thème de la mer s’est avéré une bonne source d’inspirations pour les auteurs, ce qui donne peut-être le meilleur numéro d’« Etherval » depuis ses débuts.

Rendez-vous le semestre prochain avec le thème Donus Domini... Qu’est-ce ? Il vous faudra aller voir sur le site d’« Etherval ».


Titre : Etherval
Numéro : 3
Éditeur : Association des Plumes de l’Imaginaire
Rédactrice en chef : Amandine Thorrignac
Couverture : Paperhead
Type : fanzine
Genres : SF, fantasy, articles, jeux, etc.
Site Internet : Etherval ; le numéro 3 ; la boutique avec sa large offre
Période : septembre 2013
Périodicité : semestrielle
Dimensions (en cm) : 20,9 x 29,8
Pages : 72
Prix : 7 € sous format papier et 3 euros sous forme numérique



François Schnebelen
12 novembre 2013


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