Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Les Orcs : la voie du saccage
Den Patrick
Le Livre de Poche, Orbit, n° 32773, traduit de l’anglais (Grande-Bretagne), fantasy, 178 pages, novembre 2013, 10,50 €

Si les Elfes sont nés du vent, si les Nains trouvent leur origine dans la glaise, les Orcs, eux, représentent un principe supérieur : ils tirent leur origine des incendies de forêt. C’est dire que nul ne devrait oser contester leur suprématie, pas même les Gobelins, nés de simples brasiers ou même d’escarbilles. Et encore moins les humains, qui « ne sont qu’une source de nuisances, et éventuellement de nourriture pour les Orcs, à condition de bien décortiquer leur armure. »



C’est donc à la lecture d’un véritable traité sur les Orcs que nous convie Den Patrick, un traité qui mêle badinerie et effroi, et qui aborde, pour les enfants, les aspects ethnographiques, sociologiques, et historiques de ces créatures particulièrement dangereuses. Que les Orcs soient présentés par eux-mêmes ou par Sebastian Venghaus, anthropologue royal, ils apparaissent toujours effrayants, mais également fascinants.

Sur un ton léger, n’hésitant pas à pratiquer l’humour (la loi du plus fort, dans les Royaumes de Kourgaad, se dénomme, de façon on ne peut plus transparente, Dar Ouine Izme), Patrick Den nous invite à découvrir ces êtres violents et superstitieux, leurs chefs, les Khagans, leurs shamans (qui refusent d’aller au combat, car, s’ils étaient tués, comment pourraient-ils accomplir leur tâche qui est de faire le récit de ces combats ? ) mais aussi la philosophie du Saccage.

On hésitera peut-être à faire lire à nos charmants bambins un tel chapitre, qui pourrait bien les convertir à cette nouvelle philosophie – même si avouons-le, côté Saccage, la partie est déjà perdue vis-àvis d’une partie au moins d’entre eux.
Le chapitre suivant est consacré à la tactique : comment brûler, consumer, semer la confusion, dépouiller, détruire. Si tous les jeunes lecteurs ne sont pas encore en domaine arrivés à la pratique, avouons que certains ont déjà pris une option. Quant à coller au chapitre suivant, « Lames et casse-têtes », en sus d’apprendre qu’un épieu d’Orc vaut mieux que celui d’un Elfe (il permet de sortir entièrement la tripaille d’un cheval) et que les épées des hommes sont les plus travaillées, nul doute qu’il donnera à nos petits anges d’excellentes idées : la description de l’usage des masses et marteaux est si entraînante qu’elle donnera sans doute envie aux plus turbulents d’aller se servir en outils au garage et de défoncer le crâne de leurs voisins de classe, du facteur ou de la-petite-vieille-d’en-face. Un bon entraînement, sans doute, dans un monde réel de plus en plus compétitif.
Les cinéphiles découvriront également dans ce chapitre un astucieux brassard à griffes qui n’est pas sans évoquer un certain Wolverine.

Viennent ensuite quelques considérations sur le terrain.
Pour un Orc, malgré sa férocité naturelle, mieux vaut éviter les forêts infestées d’éclaireurs Elfes, mieux vaut éviter les plaines à causes des charges de cavalerie d’Elfes (encore eux), mieux vaut éviter les montagnes infestées de Nains, même si ceux-ci restent la plupart du temps à l’abri dans leurs castels.
Moins dangereux, les Gobelins combinent deux avantages : ils sont à la fois utiles en première ligne dans les combats et parfaitement mangeables.
Quant aux hommes, tellement insupportables qu’il vaut mieux les envoyer en éclaireurs, ils ont eux aussi la qualité d’être tout à fait comestibles.
Ceux qui voudront des détails sur les Trolls et les Berserkers, si terribles que nous n’en parlerons pas ici, trouveront tous les détails dans l’ouvrage, lequel se termine par une fiction, une terrible bataille racontée par l’Orc Kani Briselance, et qui met joyeusement en scène l’ensemble de tous ces protagonistes.

Au final, « Les Orcs », présenté sous une couverture à rabats, agrémenté d’une carte géographique en double page, de près d’une centaine de notes de bas de page et d’une série d’illustrations intérieures d’Andrew James, devrait plaire à ses jeunes lecteurs. Qui en redemanderont sans doute, un désir facile à combler puisque Den Patrick a publié concomitamment « Elves War-Fighting Manual » (traduit au Livre de Poche sous le litre « Les Elfes ») et « Dwarves War-Fighting Manual  » (traduit au Livre de Poche sous le titre « Les Nains ») Il est également l’auteur d’une trilogie de fantasy, « The Erebus sequence », dont le premier tome, « The Boy with the Porcelain Blade », paraîtra chez Gollancz début 2014


Titre : Les Orcs : la voie du saccage (Orcs war – Fighting manual, 2013)
Auteur : Den Patrick
Traduction de l’anglais (Grande-Bretagne) : Guillaume Fournier
Couverture : Carr Design Studio
Éditeur : Le Livre de Poche
Collection : Orbit
Site Internet : page roman (site éditeur)
Numéro : 32773
Pages : 178
Format (en cm) : 12,8 x 19
Dépôt légal : novembre 2013
ISBN : 978-2- 253-16476-0
Prix : 10,50 €


Den Patrick sur la yozone :

- La Chronique de « Les Elfes : l’Art de la guerre »
- La Chronique de « Les Nains : manuel de campagne »


Hilaire Alrune
6 novembre 2013


JPEG - 25.5 ko



Chargement...
WebAnalytics