1968, un vol des plus audacieux est réalisé à Tokyo. Un homme seul, déguisé en motard de la police, parvient à dérober un véhicule de convoyeurs de fonds contenant 300 millions de yen. Aucune piste, pas un seul indice hormis se déguisement pour aider la police. Le voleur ne fut jamais retrouvé... jusqu’en 2004. Dans la ville de Nagasaki, le petit Yamato et son amie Miku, découvrent un homme gravement blessé dans une impasse. Ce dernier semble connaitre le père de Yamato et il lui révèle que ce dernier a volé 300 millions de yen et qu’il ne doit plus faire confiance à personne... Le jour même, le père de Yamato disparaît.
Six ans plus tard, Yamato a été recueilli par les parents de Miku. Après leur déposition auprès de la police, un corps fut repêché au large de Nagasaki et tout semblait indiquer qu’il s’agissait du père du garçon. Si Yamato a retrouvé une vie presque normale, il reste obsédé par les dernières paroles de cet inconnu qui se révéla être un inspecteur de police. Son père aurait réalisé ce hold-up qui défraya la chronique, mais alors pourquoi avoir vécu comme un simple ouvrier ? Le destin n’avait toutefois pas fini de jouer avec le pauvre Yamato. En prêtant l’armure de kendo de son père à celui de Miku, le jeune homme va provoquer une nouvelle vague de disparitions : celle des parents de son ami. L’armure cachait en fait des indications menant certainement au fameux butin. C’est en tout cas ce que semble croire de nombreuses personnes...
L’histoire de « Montage » est basée sur des faits réels. Ce vol a non seulement défrayé la chronique en 1968 mais, après la prescription des faits sept ans plus tard, est devenu une affaire criminelle non élucidée. Sur ce contexte, Jun Watanabe développe sa propre théorie et ce que ce vol aurait pu engendrer au sein de la famille du voleur. Le mangaka tourne le fait divers en une aventure policière au suspense haletant. Car Jun Watanabe a un réel talent pour faire monter la tension aussi bien chez ses personnages que chez son lecteur. Les rebondissements se succèdent en même temps que les révélation sans pourtant donner l’impression d’aller trop vite. Le récit se déroule avec une étonnante fluidité. Nous suivons l’enquête du jeune Yamato à la poursuite du trésor de son père, trèsor qui attirera la convoitise de bien des personnes, et parfois les plus étonnants.
L’atout de cette série ne repose pas exclusivement sur le scénario, mais aussi sur un dessin de qualité. Avec un style seinen hyperréaliste, Jun Watanabe permet l’immersion totale de son lecteur. Ses personnages ont de vraies gueules, très expressifs et reconnaissables au premier coup d’œil. Les décors sont extrêmement riches, en particulier les scènes sur l’Île de Gunkanjima. Encore une fois, le mangaka s’inspire de faits réels pour entraîner ses héros dans un site à l’ambiance idéale pour son récit. Tout est donc réuni pour que « Montage » devienne une série de haut niveau, en tout cas parmi les incontournables de 2013.
Avec « Montage », Big Kana étoffe un peu plus son catalogue de séries policières à posséder à tout prix.
Montage (T1)
Auteur : Jun Watanabe
Traducteur : Thibaud Desbief
Éditeur français : Kana
Collection : Big Kana
Format : 127 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Nombre de pages : 208 pages
Date de parution : 20 septembre 2013
ISBN : 9782505018384
Prix : 7,45€
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