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Sprite (T9)
Yugo Ishikawa
Kaze Seinen

Les naufragés du temps se retrouvent séparés alors que l’armée de Sanada les encercle. Magobe’e s’est enfui dans la forêt, mais ses compagnons d’infortune refusent de l’abandonner à l’ennemi. Ayant préparé une voiture pour forcer le passage, Tsushima, les filles et le petit sauvage qu’ils ont recueilli tentent une percée dans les lignes ennemies. Seulement entre les mousquets et les bombes des troupes de Sanada, le véhicule commence à montrer des signes de faiblesse et comble de malheur, une pluie noire commence à tomber. Il faut qu’ils trouvent rapidement Magobe’e et surtout qu’ils rentrent dans l’immeuble avant d’être engloutis par cette nouvelle vague temporelle.



Le chemin du retour n’est pas sans risque. Avec Kiriko traumatisée d’avoir tué un homme, l’ambiance dans la voiture est sinistre malgré le sauvetage de Magobe’e. Et comble de malchance, l’entrée du parking est déjà sous les trombes d’eau noire. Le temps presse et dans des situations désespérées, on a souvent recours à des actes désespérés. Et s’il faut défoncer les portes d’entrée du building, Tsushima est prêt à tout. Contre tout attente, l’armée de Sanada ne profite pas de l’ouverture faite dans leur défense. Serait-ce une stratégie du samouraï ? La réponse viendra en fait du garçon recueilli sur le champ de bataille : lui aussi voit le temps s’écouler...

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Ce tome 9 de « Sprite » nous ramène une nouvelle fois dans le Japon médiéval. C’est pour le moment le séjour le plus long dans une période donnée pour nos naufragés du temps. Et le maître-mot de ce volume sera certainement désespoir, celui qui envahira peu à peu le cœur de nos héros. Pourtant, après être parvenu à récupérer le jeune Magobe’e, nos héros auraient dû retrouver un peu de leur moral. Mais Yugo Ishikawa persiste à les torturer à petit feu, par de petites touches ou de trop lourdes responsabilités pour leurs frêles épaules. Kiriko sera la plus touchée, devant assumer d’avoir tué un homme. Le psychisme des demoiselles s’affaiblit au fil des pages alors qu’à l’opposé, Magobe’e se renforce alors que la guerre approche.

Ce tome est aussi sensé jouer avec les souvenirs de cours d’histoire des jeunes lecteurs. Si pour l’occidental de base, le nom de Yukimura Sanada n’évoque strictement rien, c’est en fait un grand stratège nippon qui mourut durant le siège d’Osaka en 1615. C’est aussi un des personnages de la série « Sengoku Basara ». Présenté de façon plutôt comique dans cette dernière, il reprend un côté tragique dans « Sprite ». Le jeune garçon va devoir assumer son rang d’héritier des Sanada de façon prématurée, mais surtout, ayant fait un voyage dans le futur, il connait son destin et l’endroit de sa mort. Cette fois, c’est un véritable paradoxe temporel qui nous fait face. Toutefois, Yugo Ishikawa ne semble pas trop s’en inquiéter. Il est vrai qu’il n’est plus à un près.

« Sprite » s’enlise un peu comme la position de nos héros. Toutefois, le mangaka est arrivé à un point de non retour, qui lui impose un tome 10 transcendant pour ne pas décevoir son lectorat.


Sprite (T9)
- Auteur : Yugo Ishikawa
- Traducteur  : Lilian Lebrun
- Éditeur français : Kaze Manga
- Collection  : Shonen
- Format : 150 x 210, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 208 pages
- Date de parution  : 17 juillet 2013
- Numéro ISBN : 978-2-82030-715-6
- Prix : 7,69 €


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SPRITE © 2010 Yugo ISHIKAWA / Shogakukan Inc.
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Frédéric Leray
26 août 2013




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