Seulement, Éclair Rouge n’était pas le héros dans les jeux qu’Eric et son frère improvisaient. C’était un super-vilain alors comme tout bon méchant, Eric allait faire payer à cette salope d’Angie de l’avoir trahi en couchant avec son frère. Avant cela, il va lui faire sentir l’euphorie de voler dans le ciel... pour la balancer à plus de trente mètres de haut. Moins fière la demoiselle, la tronche explosée dans la fontaine ! Bien sûr, les flics vont retrouver sa trace, mais qu’est-ce que cela peut bien lui foutre ? Eric a beaucoup d’imagination quand il s’agit de tuer quelqu’un et pour les deux inspecteurs, ce sera un rendez-vous avec le grizzli du zoo. Pas mal comme mode opératoire ! Le problème est que sa mère l’a vu descendre du ciel. De toute façon, il allait aussi la crever la vieille, avant d’en finir avec son traître de frère....
Joe Hill est un écrivain de fantastique et d’horreur américain. C’est surtout le fils du cultissime Stephen King. Il s’attelle au scénario de BD dans un premier temps avec « Locke & Key », paru également chez Milady Graphics. Ici, avec « The Cape », il s’attaque au mythe du super-héros mais avec une version trash, qui rappellera par certains aspects l’excellent film « Chronicle ». Mais Joe Hill ne va pas prendre comme personnages principaux des ados, trop facile, il va plutôt s’occuper des désillusions des jeunes adultes, incapables de trouver leur place dans la société et qui finalement pètent les plombs. Car son héros, Eric est le loser typique, qui va tout gâcher dans sa vie. Incapable de garder un job ou une petite amie, il finit en Tanguy chez sa mère. Mais quand on parle de Joe Hill, on s’attend à autre chose qu’un simple drame de société. Et c’est là que l’auteur introduit cette fameuse cape qui semble décupler les pouvoirs du jeune homme.
Est-ce vraiment cette cape qui le transforme ou n’est-ce que son moyen d’exprimer ces capacités qu’il a pu obtenir après son accident ? Un petit gout de « Dead Zone » de papa King flotte un peu derrière cela, mais ici, c’est un vrai super-méchant que Joe Hill met en oeuvre. Et il ne faudra pas attendre longtemps pour que sa folie et toute sa violence s’expriment. Le meurtre de la petite amie est incroyablement bien amené, bluffant littéralement le lecteur qui reste scotché au récit jusqu’à la dernière page, ne sachant trop comment Joe Hill va achever son histoire : happy end, chaos total ? Je vous laisse le découvrir. Sur ce scénario, Joe Hill a travaillé avec Jason Ciaramella, scénariste de « Godzilla : Kingdom of Monsters ».
La mise en images très impressionnantes est réalisée par Zach Howard. Son dessin hyperréaliste rend les scènes d’autant plus fortes et violentes. Eric est un adulte bedonnant, avec une petite barbichette... Euh, non moi c’est Frédéric ! Attention à ne pas confondre ! La colorisation est un peu spéciale, avec des cases où l’ombrage est représenté par des points, comme si l’on avec fait un zoom sur une image colorisée par ordinateur. Mais hormis cette spécificité, les couleurs collent plutôt bien au coup de crayon sans complaisance de Zach Howard.
Oui, « The Cape » est un petit bijou qui pourra trouver sa place sans difficulté après la trilogie des super-héros signée Warren Ellis. C’est dire !
The Cape
Scénario : Jason Ciaramella
D’après une histoire originale de : Joe Hill
Dessin : Zach Howard
Couleurs : Nelson Daniel
Traduction : Maxime Le Dain
Éditeur : Milady
Collection : Graphics
Dépôt légal : 21 juin 2013
Pagination : 160 pages couleurs
Numéro ISBN : 978-2811210465
Prix public : 19,90 €
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