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Solaris n°187
L’anthologie permanente des littératures de l’imaginaire
Revue, n°187, science-fiction et fantastique, nouvelles - articles - critiques, été 2013, 160 pages, 10CAD

Carl Rocheleau se joue des lecteurs. “La plateforme” oscille entre deux mondes aux situations opposées. Dans le premier, Valentin dispose d’un boulot peinard. Dans l’autre, il doit se battre pour survivre. Dans les deux, il se branche à la plateforme pour s’évader de son quotidien. À force de se promener entre les deux, distinguer le vrai du faux s’avère impossible.
Tout comme le personnage, le lecteur cherche à identifier quelle est la réalité. Est-ce que notre choix est le bon ? Pas sûr...
Le récit est très habile, il nous pousse à avoir une opinion, donc à avancer pour connaître le fin mot. Une première parution remarquée dans « Solaris ».



Suivent deux short stories, toutes deux lauréates du Prix d’écriture sur place lors du congrès Boréal 2013, catégorie auteurs montants pour Dave Côté et auteurs aguerris pour Geneviève Blouin. Les deux ne manquent pas de points communs : il est difficile de trouver un point d’ancrage à partir duquel on trouverait des certitudes, les souvenirs y sont volatiles...
Cela ne vous rappelle rien ?

Déjà présent dans « Alibis 46 » et le précédent « Solaris », Sébastien Chartrand revient avec “Aditus”. Des fouilles archéologiques en Turquie mettent à jour d’étranges statues en bronze. Leur élaboration est un véritable mystère.
Un drame nous révèle en quoi ces statues sont spéciales. Surprise garantie ! Catherine, la responsable de l’expédition, le vit mal et nous fait partager le malaise entourant ces découvertes. Un récit parfaitement maîtrisé nous donnant une preuve supplémentaire du talent de Sébastien Chartrand dont le premier roman est sorti voilà peu chez Alire. Une actualité chargée, démontrant aussi tout son potentiel. À suivre !

John Mole nous invite à l’avènement d’hommes d’un genre nouveau, supérieurs à l’homo sapiens. Le fil de l’histoire est alambiqué, certains faits ne sont pas d’importance et noient un peu le propos général, ce qui fait qu’il a tendance à nous échapper.
Autre” ne manque pas d’ambition, mais pèche par manque de clarté.

Ô Laurentie !” de Jean-Pierre Laigle consiste en un carnet de voyage. Le personnage relate les événements à partir de son arrivée à Montréal. Je me suis longtemps demandé s’il s’agissait d’une prospective à court terme décrivant l’avenir du Québec ou pourquoi pas d’une uchronie.
Il est clair que ce texte parlera plus aux Québécois qu’aux Français, peu ou pas forcément au courant de la géopolitique locale. Le seul intérêt de “Ô Laurentie !” réside dans l’évolution de la situation générale.
Sinon il n’y a pas d’histoire à proprement parler, pas d’intrigue, même le rédacteur du journal s’avère un mystère. En plus, c’est pénible à lire. Pourquoi donc cette publication ?
La présentation de Jean-Pierre Laigle nous apprend que ce texte s’inscrit dans un projet plus vaste et que les deux volets précédents sont déjà parus dans d’anciens numéros de la revue.
On n’en a peut-être pas encore fini...

La partie rédactionnelle débute avec la retranscription de la conférence prononcée par John Crowley, “Sur le romanesque”, lors du congrès Boréal 2012. Vingt pages difficiles d’accès, il faut s’accrocher pour suivre, surtout si on n’est pas un littéraire.

Tout le contraire de “La renaissance de Barsoom” signé Mario Tessier. Les récits autour de Mars en ont fait rêver plus d’un, il faut dire que la planète a toujours exercé une certaine attraction sur nous. Article passionnant !

Dans “Sci-néma”, Christian Sauvé traite de la comédie SF à travers trois exemples plus ou moins réussis. Il revient aussi sur la mode des reprises (Spider-Man, Dredd), sur la phase deux de Marvel au cinéma suite au premier « Avengers » et le début de la trilogie « The Hobbit ». Il nous explique comment un one-shot précédant la trilogie « Le Seigneur des Anneaux » est étiré sur trois films, montés de façon à être visionnés après « The Lord of the Rings ».
Une rubrique vraiment bien présentée et agréable à parcourir. Aussi bien dans « Solaris » que dans « Alibis », Christian Sauvé réussit là à chaque fois une belle performance.

Un « Solaris » avec du très bon (les nouvelles de Carl Rocheleau et Sébastien Chartrand, et l’escapade martienne), mais aussi du bien moins bon (“Ô Laurentie !” qui m’a laissé dubitatif ).
Le niveau de qualité général n’en est pas moins élevé.


Titre : Solaris
Numéro : 187
Rédacteur en chef : Joël Champetier
Couverture : Xin Ran liu
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques
Site Internet : Solaris ; numéro 187 
Période : été 2013
Périodicité : trimestriel
ISSN : 0709-8863
Dimensions (en cm) : 13,2 x 20,9
Pages : 160
Prix : 10 CAD



François Schnebelen
16 août 2013


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