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Clones Déviants (Les)
P.-J. Hérault
Rivière blanche, 20€


Jivane Périch’ est Coordinateur Opérationnel à bord du Transport TT 1102. Il fait preuve d’une remarquable ingéniosité, limitant les pertes en hommes lors d’une bataille désespérée, mal conçue par ses supérieurs.
Mais pour Périch’, point de médaille ou d’avancement, car ses supérieurs sont des humains originaux, et que lui, n’est qu’un clone ; une copie d’humain ; un exemplaire de l’un des 12 modèles représentés à bord ; un esclave, créé et formé pour faire la guerre sur le terrain à la place des humains-O.
Jivane est rétrogradé, et cette injustice est le point de départ de ses interrogations. Racisme, exploitation, liberté... autant de termes qui vont l’intriguer, lui, comme d’autres de ses semblables, qui ne demanderont qu’à le suivre sur la voie de la rébellion, dans les rangs des Clones Déviants.

Après La Fédération de l’Amas Paul-Jean Hérault confie un deuxième manuscrit aux responsables de la collection Rivière Blanche.
Dès les premières lignes des « Clones Déviants », on sait qu’on est bien dans un Space Opera, plongé sans ambages dans une histoire de vaisseaux, de guerre, de stratégie...
Mais il y a autre chose. Nécessairement.
Car, même sans être de ces lecteurs, fous de métal et d’armes futuristes dont les poils pectoraux frémissent à la description d’une belle guerre bien menée, c’est le cœur battant qu’on suit l’intrigue, qu’on s’attache aux personnages, qu’on s’émeut avec Jivane, Stef, Volks, Faena, Loken et les autres.
Et cette autre chose, qui relègue au second plan le décor « Space Op » et l’attirail militaire, se nomme : Réflexion.

P.-J. Hérault, s’attaque à ses thèmes fétiches et nous offre un véritable manifeste contre la guerre, une réflexion sur l’esclavage, la liberté, la construction des différences, le racisme, les rapports de force, le dialogue...
Le tout est soutenu par un style dynamique, qui place le lecteur aux côtés des personnages ; avec eux, pris dans l’urgence, comme eux, conscient des ambiguïtés de toute « lutte contre le mal », et sommé de passer, sans se compromettre, de la théorie à la pratique.

En publiant les « Clones Déviants », Rivière blanche confirme, une fois de plus, sa fidélité à l’esprit de la désormais mythique collection Anticipation du Fleuve Noir :
- un auteur : P.-J. Hérault, père d’une vingtaine de romans chez FNA
- un genre : Le Space Opera, jugé obsolète avant d’avoir tout dit.
Les nostalgiques retrouveront même, hélas, les trop nombreuses fautes d’orthographe, qui émaillaient déjà les volumes blancs aux rayures bleues et noires, dans les années 1970.

Il ne s’agit pas, pour autant, d’un ouvrage à réserver aux nostalgiques de la SF d’antan.
Les problèmes abordés dans les « Clones Déviants » s’avèrent terriblement actuels. L’écriture, fluide, est abordable, même aux profanes du genre, et facilite l’accès à un récit où la sensibilité trouve sa place.

Pour ces raisons, « Les Clones Déviants » est à conseiller. Au plus grand nombre !

Titre : Les Clones Déviants
Auteur : P.-J. Hérault
Éditeur : Rivière Blanche
Illustration : Grillon
ISBN : 1-932983-42-2
Nombre de pages : 400
Internet : http://www.riviereblanche.com


Ketty Steward
25 octobre 2005


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