Robison Wells est diplômé en psychologie. Critique de théâtre, il a profité d’une année sabbatique pour écrire Les Variants. Et sa formation professionnelle se ressent parfaitement dans l’univers de ce roman.
L’intrigue se déroule dans une école spéciale bien trop grande pour le peu d’élèves y résidant ou plutôt y étant emprisonnés.
L’établissement à la particularité de n’être habité que par des adolescents, les adultes y sont totalement absents. Les pensionnaires sont seuls, ils s’occupent des taches inhérentes au bon fonctionnement du bâtiment, ménage, cantine... et même les cours sont dispensés par les élèves. Mais ils sont loin d’être libre de faire ce qu’ils veulent.
Des caméras disséminées un peu partout, un écran de télé qui chaque matin leur annonce le programme du jour et surtout impossibilité de sortir de l’enceinte de l’école. On part alors dans un thriller à huis clos, même si quelque fois, une impression de piétinement se fait ressentir dans la narration ( soucis de répétition de situation ), on a tout de même un bon nombre de rebondissements, d’actions et le suspens est au rendez-vous.
L’ambiance donnée par le décor confiné, rend l’histoire d’autant plus intrigante. La phrase de couverture “Ne faites confiance à personne...” prend réellement tout son sens dans les derniers chapitres et représente parfaitement l’atmosphère de suspicion de l’ouvrage.
Les personnages sont variés, un très large éventail de physiques et de caractères même si quelque peu stéréotypés.
Les sentiments du personnage principal, Benson, ne sont pas réellement mis en avant, à part la colère et l’envie de s’échapper.
Il est, par moments, difficile de se rappeler qui est qui et à quel gang il appartient, à cause du nombre important de personnages cités. Mais ce n’est le cas que pour les personnages secondaires.
Tout au long de ce roman, des questions s’imposent dans l’esprit du lecteur, des réponses sont révélées mais pas forcément celles que l’on attendait.
On referme donc ce premier tome avec une certaine frustration et une envie de savoir ce que sera la suite. Même si le dénouement final paraît évident c’est le chemin pour y arriver qui retient toute l’attention du lecteur.
L’écriture simple et fluide rend ce livre facilement abordable à partir de 13 ans par contre j’ai été un peu déçue par certains points comme un grand nombre de répétitions.
« La petite pièce dans laquelle je venais d’entrer contenait un bureau flanqué sur trois côtés de murs étroits, le long desquels s’alignaient des placards. Un petit canapé en cuir faisait face au bureau. Beck me fit signe de m’asseoir dessus et pris place derrière le bureau, où elle remua quelques papiers et griffonna une note. Ce bureau était dans un état irréprochable. »
Pas de doute possible, il y avait un bureau dans la pièce !
Autre petit souci : les notions de temps. Les élèves n’ont pas de calendrier, ils ne savent pas quel jour ils sont, ils avouent avoir perdu toute notion de temps et pourtant ils sont capables de vous donner avec précision depuis combien de temps, ils sont à l’académie...
Il ne devrait y avoir que 2 tomes pour cette série et le final : « Feedback » est annoncé en version française pour novembre 2013.
Titre : Les Variants
Auteur : Robison Wells
Traduction de l’anglais : Anne-Judith Descombeys
Éditeur : Éditions du Masque
Collection : MSK
Site internet : page du livre
Pages : 329
Format (en cm) : 15 x 22
Dépôt légal : janvier 2013
ISBN : 9782702436400
Prix : 17 €