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Conjuration primitive (La)
Maxime Chattam
Albin Michel, Thriller, roman (france), thriller, 459 pages, mai 2013, 22,50€

Alexis Timée, gendarme à la section de recherche de Paris, tombe sur des meurtres choquants. Les cadavres sont mutilés et surtout marqués d’un signe étrange : *e. La passade d’un tueur amateur de serial killer ? Si ce n’était que d’autres meurtres aussi horribles ont lieu dans d’autres lieux en France, mais aussi dans des pays de l’est de l’Europe. Avec toujours cette marque gravée sur les corps.
Que cache cette symbolique ?
Et si une sorte de secte meurtrière naissait à nouveau ?
Un groupuscule pire que les autres ?
Une conjuration primitive…



Maxime Chattam était plus connu ces derniers temps pour sa réécriture de l’aventure futuriste fantastique avec sa série « Autre Monde ». Mais l’auteur français est tout de même l’homme de la « trilogie du mal », trois romans qui l’avaient mené au succès qu’on lui connaît désormais.

Aujourd’hui, il revient vraiment à ses premiers amours avec un roman dont la structure apparente ramènera ses premiers lecteurs dans l’ambiance de « In Tenebris ». Mais cette fois, Chattam installe son intrigue en France. Une idée que l’on saluera car, comme d’autres écrivains de thriller l’ont prouvé, la France est aussi une terre d’horreur.

D’ailleurs, Maxime Chattam met en place une histoire aux fondements horribles sans que cela paraisse absurde. Il utilise les méandres de l’administration policière française pour imposer un certain rythme. Ses personnages, Alexis et Ludivine, le premier un jeune enquêteur mais déjà bourré d’expérience, et la seconde en apprentissage, vont devoir composer avec une ambiance délétère créée par ces meurtres qui paraissent impossibles à résoudre.
Les héros désespèrent au fil des pages. Ils ont toujours un train de retard sur les tueurs. Et lorsque l’épidémie annoncée par l’auteur s’étend à l’Europe, on sent bien que la noirceur va l’emporter.

Et c’est le cas.
Chattam plonge le lecteur dans des scènes angoissantes, parfois facilement gore où il se complaît dans le déchiquetage de cadavres au détail près. Un petit côté vomitif pas toujours forcément utile mais surtout présent dans la première moitié du roman.

Car il y a véritablement deux parties dans ce livre.
Une première de la plongée en Enfer, et une seconde de la renaissance dans la douleur. L’idée structurelle et narrative est culottée mais bienvenue. Elle donne un vrai second souffle au livre qui semblait s’engouffrer dans la facilité des thrillers calibrés.

Certes, ce roman ne renouvelle pas le genre. D’ailleurs Chattam ne dévoile pas les dessous d’un pan de la société, ou encore d’une communauté. Il n’est pas journaliste. Comme depuis le début de son œuvre, il revient se frotter aux racines du mal. Et passer ses pages à opposer les personnages à l’horreur extérieure mais aussi à leurs propres démons est un peu casse-gueule. L’impression de tourner parfois en rond sur des concepts compris par tous, surtout dans notre société où tout s’étale sur les écrans, est présente.

De plus, la conjuration portée au niveau mondial, et cette idée appuyée par une méthode Coué un peu forcée, paraît à un moment irréaliste, les organisations maléfiques réelles étant aujourd’hui légion.
Mais Chattam sait y faire pour reprendre en main ses lecteurs et les amener dans ses traces, celle de l’angoisse. Il connaît bien ses classiques pour offrir une fin en apothéose, hollywoodienne certes, mais fortement jouissive.

J’avais un peu abandonné Chattam avec ses thrillers inégaux et qui n’atteignaient jamais, à mon humble avis, le niveau de « In Tenebris ». Cette « Conjuration Primitive » me donne envie de me rabibocher avec le bonhomme, et d’attendre avec intérêt ses productions à venir.


Titre : La Conjuration Primitive
Auteur : Maxime Chattam
Couverture : Philippe Narcisse
Éditeur : Albin Michel
Collection : Thriller
Pages : 459
Format (en cm) : 15,4 x 22,6 x 3
Dépôt légal : mai 2013
ISBN : 978-2226241405
Prix : 22,50 €


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