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Etherval n°2 : Ut Pictura Ars Magica
La revue de l’imaginaire
Fanzine, n°2, science-fiction/fantastique/fantasy, nouvelles-articles-détente, février 2013, 62 pages, 6€

Pour cette troisième livraison (ne pas se fier à la numérotation !), la peinture est mise en avant. Pour les amateurs d’art, les personnes se perdant dans la contemplation d’une œuvre d’art, autant dire que cette lecture est attendue.
Il semblerait que pour la majorité des auteurs, peinture et magie vont de pair. Représenter quelqu’un ou un paysage revient souvent à lui donner vie, pour le meilleur et le pire...



À mon regret, la couverture plutôt grossière n’est pas à la hauteur du thème. J’aurais imaginé quelque chose de bien plus léché, plus apte à nous faire rêver, à nous faire plonger tête première dans cet « Etherval ».

Rémi Przybylski, présent depuis l’opus 0, ne s’avère guère plus inspiré. Des tags exécutés avec de la peinture magique sèment la terreur à “Santa Luna”. Le jeune shérif cherche le coupable, mais hésite entre son devoir et sauver sa peau.
Une dizaine de pages longuettes avec une histoire frisant le ridicule par moments. En plus, on peut relever quelques maladresses. Rémi Przybylski nous avait habitués à mieux !

Nuances” de Jérôme Simon illustre la lutte entre l’ordre et le chaos, avec deux peintres aux visées totalement opposées, l’un peignant la vie, l’autre la mort.
C’est bien fait, mais manque de relief, tout simplement de vie pour rendre le texte attractif.

Après ces deux entames, j’avoue avoir craint le pire : et si la suite s’avérait du même tenant ? Heureusement, “États d’âme” d’Andréa Deslacs m’a détrompé. Elle a su y retranscrire la fascination que peut exercer un tableau que l’on ne peut cesser de contempler. A fortiori lorsqu’il s’agit du portrait de sa mère disparue. Et quand des voleurs viennent le dérober, tous les moyens sont bons pour empêcher ce rapt.
C’est d’ailleurs là que tout dérape, que l’auteure lâche la bride à son imagination, dans un final échevelé du meilleur effet.

Mike Barisan met aussi en scène un officier de police. À “Blackville”, il enquête sur la disparition d’une jeune fille. Son intuition le mène chez monsieur Hill, dont l’ancienne demeure abrite d’étranges peintures.
Du polar, la nouvelle sombre dans le fantastique et l’horreur. C’est efficace, change agréablement des précédentes inspirations.

Galmier Falconis (“Dans l’abîme”) nous plonge au cœur d’une bataille, que les armées seules ne suffisent pas à remporter. En effet, un peintre parvient à faire pencher la balance dans son camp.
Ce texte prend un détour inattendu qui nous fait pénétrer au sein même de l’acte de création. Peindre revient à mettre une part de soi-même sur la toile. Original et bien illustré de surcroît.

Les toiles du firmament” de Yann Valère revient un peu sur tout ce qui a été écrit auparavant. Dans une école d’art, les élèves apprennent à peindre, et l’examen final n’est réussi que lorsqu’ils parviennent à insuffler de la vie à leur œuvre. Mais rien n’y est simple...
Sans être révolutionnaire, “Les toiles du firmament” se place au rang des nouvelles sympathiques qui permettent de passer un bon moment, mais sans plus.

Thomas Moti présente un article “Du dessin et de l’imagination” dans l’œuvre de Pierre Bottero. Bref, mais rempli parfaitement son office.
Et très bonne idée : donner la parole à cinq illustrateurs à travers quelques questions. Les présences de Marc Simonetti et Michel Borderie montrent le sérieux de l’entreprise.

Une page de jeux et les incontournables “missives d’Etherval” que j’ai trouvé moins inspirées ce coup-ci complètent l’ensemble.

On peut regretter que les auteurs se soient autant focalisés sur la magie, comme si peindre ou dessiner en relevait. Certains n’ont pas réussi à nous faire rêver ; d’autres, pour l’essentiel, si.
Ce numéro 2 n’en est pas moins satisfaisant de manière générale. L’équipe y fait montre de sérieux au niveau de la présentation et de la large gamme de distractions proposées. On peut même retrouver un jeu en ligne. L’intrusion inopinée d’une coquille est devenue source d’un concours. Comme quoi, ils savent rebondir chez « Etherval » !

Après une première parution de cette chronique, il a été porté à mon attention que, faute de place, la nouvelle “Hérésie chromatique” n’était disponible qu’en version numérique, directement téléchargeable sur le site.
Dans une civilisation post apocalyptique, la couleur a été bannie pour ne pas répéter les erreurs du passé qui ont conduit la société à sa perte. Aussi, lorsque Cléon découvre par le plus grand des hasards une exposition de toiles anciennes, il hésite entre le signaler aux membres de l’Échiquier qui représentent la loi et ne rien dire pour éviter à ces merveilles la destruction.
Tarik Kellou signe indiscutablement un des meilleurs textes de ce numéro. Il a su s’affranchir de toute magie, trouvant une autre voie plus originale et qu’il a très bien développée. L’auteur décrit un nouvel ordre qui veut faire table rase du passé et Cléon se trouve face à un cas de conscience.
On peut regretter qu’“Hérésie chromatique” n’ait pas eu les honneurs de la publication papier. Il aurait fait un très bon contrepoint aux autres inspirations assez similaires.
L’équipe d’« Etherval » aurait été bien inspirée de le mettre en lieu et place de “Santa Luna”.

Allez donc sur leur site pour découvrir « Etherval », la revue de l’imaginaire.


Titre : Etherval
Numéro : 2
Éditeur : Association des Plumes de l’Imaginaire
Rédactrice en chef : Amandine Thorrignac
Couverture : AkiSaé
Type : fanzine
Genres : SF, fantasy, articles, jeux, etc.
Site Internet : Etherval ; le numéro 2 ; la boutique avec sa large offre
Période : février 2013
Périodicité : quadrimestrielle
Dimensions (en cm) : 20,9 x 29,8
Pages : 62
Prix : 6 € sous format papier et 3 euros sous forme numérique



François Schnebelen
8 mai 2013


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