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Héritage des Fels (L’)
Steven Knight
Nathan, roman traduit de l’anglais (USA), féérique, 372 pages, janvier 2012, 14,90€

Toby n’a pas vraiment de chance. Né avec une maladie rare, il est presque entièrement paralysé. Sa jeunesse se résume aux religieuses qui l’ont recueilli (parce que bien sûr, ses parents l’ont abandonné), au coin de ciel qui entre parfois dans son champ de vision, et à son chat, avec qui il vit d’extraordinaires aventures sur la Lune, comme dans les histoires qu’on lui lit.
Jusqu’à la nuit où le chat se transforme en être-fée, lui donne l’usage de son corps et l’entraîne loin de Londres, en Islande : car Toby est le descendant du roi Fel Will Wolkin, et avec sa demi-demi-...demi-sœur, ils sont les seuls à empêcher leur arrière-arrière-arrière... grand-oncle d’usurper leur trône et de couper définitivement les liens entre Humains et Fels.



Toby va donc découvrir un immense royaume sous la glace islandaise, y rencontrer sa sœur africaine Emma, et y apprendre la magie des fels aux côtés des « rebelles » qui prônent liberté et démocratie, contrairement à l’affreux Gulkin qui tente d’imposer une dictature. Les deux ados n’ont que quelques jours pour prendre possession de leur héritage avant la cérémonie qui désignera le nouveau roi : un combat magique à mort...

Steven Knight est scénariste, et son roman obéit aux codes du blockbuster pour jeunes ados : un héros orphelin soudain libéré de son handicap et qui part vivre de fabuleuses aventures. Après avoir découvert qu’un méchant veut l’empêcher d’accomplir ce à quoi il est destiné, il est pris en charge par les gentils, initié au contrôle de son pouvoir, et se révèle plutôt fort. Malheureusement, il y a un traitre parmi les rebelles, tout menace de s’effondrer, à commencer par les nouveaux repères du héros. Celui-ci a une petite baisse de foi, prend la fuite, mais finit par revenir, remplit sa mission, vainc l’oppresseur et est acclamé par le peuple. Comme promis, à la fin, il peut rentrer chez lui.

Ce n’est qu’à ce moment que l’auteur, dans une dernière pirouette, se démarque des fictions ados sur l’apprentissage : la fin, relativement inattendue pour qui s’est laissé porter par la magie de cette histoire, remet beaucoup de choses en question, et clôt l’ouvrage sur une note un peu triste.

Si les grands ados seront sans doute un peu déçus, les plus jeunes (dès 12 ans) seront emballés par cette histoire de magie, où les Fels, entre autres pouvoirs, peuvent se changer en animal, avec une race de prédilection. Ainsi, les séides de Gulkin se changent de préférence en goélands (gull en anglais), faisant d’efficaces espions et de redoutables combattants avec leur bec acéré, tandis que le chat de Toby s’appelle en réalité Catkin.

On reste souvent dans un message manichéen (les gentils rebelles fidèles au testament du roi disparu contre le méchant tonton qui veut devenir dictateur), mais certains passages sortent un peu des rails, comme l’escapade en Afrique de Toby et Emma, où le jeune Anglais découvre la réalité de la vie quotidienne en zone de guerre. Pour le coup, s’il donne l’impulsion aux héros de retourner en Islande, ce chapitre est d’un ton et d’un réalisme qui tranche avec le merveilleux dans lequel nous étions plongés.

En conclusion, sans être parfait, « L’Héritage des Fels » peut être une bonne entrée dans la fantasy jeunesse, et ferait sans doute un bon film (ou téléfilm de noël), riche en effets spéciaux et recelant un bon message contre les guerres partout dans le monde.


Titre : L’Héritage des Fels (The Last Words of Will Wolfkin, 2010)
Auteur : Steven Knight
Traduction de l’anglais (USA) : Lilas Nord
Couverture : Alain Brion
Éditeur : Nathan
Site Internet : fiche du roman
Pages : 372
Format (en cm) : 14 x 21 x 3
Dépôt légal : janvier 2012
ISBN : 9782092529003
Prix : 14,90 € / 15,50 € (TVA 7%)



Nicolas Soffray
8 juillet 2013


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