Dès le premier instant, les deux jeunes chasseurs sont convaincus d’une chose : ils ne s’entendront jamais. Alors que Kéres est posé et réfléchi dans chacun de ses actes, Raiga agit toujours en chien fou, fonçant tête baissée. Seulement à Loc Lac, aucun des deux ne parvient à trouver de partenaires. Leurs armures trop étranges pour la région ne permettent pas de déterminer leur niveau et ils sont mis à l’écart jusqu’au jour où un duo de chasseurs gravement blessés rentre d’une chasse sensée être anodine. Pour certains, leur malchance vient de celle qui aurait dû être à leurs côtés : la jeune Torcche. Raiga, se retrouvant dans la jeune femme, décide de prendre sa défense et de la suivre à la poursuite de ce monstre qui terrorise son village. Kéres, quelque peu contraint, accepte de partir lui aussi à la chasse au Qurupeco. Mais ce wyvern cache en fait une terrible menace.

Est-il encore besoin de présenter le célèbre jeu de Capcom « Monster Hunter » ? Le dernier opus, « Monster Hunter 3 Ultimate », est d’ailleurs sorti le 22 mars 2013 sur Wii U et 3DS. La logique de ce jeu est des plus basiques : vous incarnez un chasseur qui va devoir apprendre à chasser et tuer de nombreux monstres pour augmenter son niveau de Hunter. Bref, pas de quoi attraper un nœud au cerveau. D’ailleurs, une première adaptation était publiée par les éditions Pika : « Monster Hunter Orage ». Mais peut-on vraiment faire d’un jeu de chasse, même très beau, une série un tant soit peu intéressante ?

Le premier élément de réponse vient évidemment des personnages. Keiishi Hikami n’est pas simplement le scénariste du manga, il a aussi écrit le roman dont celui-ci est tiré. Le résultat peut alors paraître plus intéressant que pour la première adaptation. Toutefois, les personnages n’en demeurent pas moins extrêmement basiques et caricaturaux : Raiga est le héros de shonen par excellence, vraiment bourrin, très puissant mais qui a besoin d’apprendre son métier de chasseur, Kéres est l’archétype du beau ténébreux, toujours à rouspéter mais qui finit par estimer son boulet de partenaire, enfin Torcche, la jeune fille timide, maladroite, qui recèle évidemment un grand potentiel.

L’histoire sera donc très simple : nous allons suivre l’évolution de ce trio à travers la chasse qui va forger leur amitié. Cela dit, il faut maintenant captiver le jeune lecteur et ce sera par le dessin de Shin Yamamoto que le gros du travail sera fait. Ce jeune mangaka va faire un excellent travail aussi bien sur les armures des personnages, très détaillées, que sur les monstres. Le point faible de sa réalisation se situe au niveau des coups portés par les chasseurs : ils se ressemblent tous. Certes, il faut avouer qu’il est par définition très limité et qu’il est impossible de rendre la sensation de mouvement que le joueur éprouve avec sa console de salon. Au final, le lecteur s’arrêtera surtout sur le design des monstres, vraiment impressionnant et qui montre le talent de Shin Yamamoto.

« Monster Hunter Flash » est donc un shonen bourrin à souhait, où la finesse à peu sa place, mais qui saura ravir les amateurs du jeu.

Monster Hunter Flash (T1)
 Scénariste : Keiishi Hikami
 Dessin : Shin Yamamoto
 Supervision : Capcom
 Traducteur  : Jacques C.
 Éditeur français : Kaze Manga
 Collection : Shonen Game
 Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
 Pagination  : 196 pages
 Date de parution  : 10 avril 2013
 Numéro ISBN : 978-2-82030-638-8
 Prix : 7,69 €

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