Le Japon médiéval. Le clan Takeda subit un revers catastrophique. Le seigneur à sa tête n’a pas la grandeur de son père et son obstination à vouloir prendre d’assaut le château n’a réellement aucun sens. Son armée est incapable de prendre possession de la forteresse et pourtant, le seigneur Takeda envoie inlassablement ses troupes à l’assaut du château. Seulement, ce dernier a soudain changé d’allure. C’est maintenant une tour gigantesque qui se dresse au milieu des champs. La troupe de ninjas partie en reconnaissance fait alors d’étranges découvertes : les murs sont formés de verre et alors qu’il monte les escaliers, ils se retrouvent confrontés à une scène terrifiante. Une créature monstrueuse s’apprête à dévorer une jeune fille quand soudain une autre s’interpose pour l’arrêter. Et le pire est que personne ne semble les voir...

Le tome 6 de « Sprite » commence sur les chapeaux de roues, nous entraînant dans cet ascenseur fou qui emmène les naufragés temporels vers le toit. Mais très vite, l’action se pose pour passer de nouveau à une atmosphère claustrophobique en attendant que le nouveau saut temporel s’achève. Les différents personnages vont passer un nouveau stade de stress : celui du désespoir. Car après leur expérience de l’année 2060, certains ne croient plus à un retour en 2008. Toutefois, l’expérience de Su dans l’ascenseur semble vouloir démontrer le contraire. Ce sont toutes ces fausses contradictions qui génèrent l’atmosphère toute particulière de ce tome. Mais le risque était de passer un stade irréversible pour les personnages, et Yugo Ishikawa va utiliser une astuce scénaristique très pertinente pour rompre la sphère infernale de la dépression : une légion. Rien ne vaut un danger extérieur pour réunifier le groupe, l’instinct de survie va servir de médicament au stress.
La nouvelle projection temporelle sera l’occasion d’une nouvelle présentation originale. Nous allons voir l’arrivée de la tour à la fois du côté des naufragés puis de celui des habitants du Japon médiéval. Cette approche est intéressante car le premier voyage temporel semblait montrer que l’immeuble arrive subitement alors qu’en fait, son arrivée est d’abord ressentie par les habitants de l’époque, puis ceux de l’immeuble ont accès à l’époque où ils ont atterri. Et cette fois, c’est au milieu d’une bataille qu’ils échouent et ils se retrouvent sans le vouloir impliqués dans le désir morbide de pouvoir d’un seigneur sans intelligence et sans la moindre notion de stratégie. De nouveau, les naufragés font devoir se battre pour survivre, mais contre des personnages qui pourraient très bien être leurs ancêtres. Toutefois, Yugo Ishikawa ne va pas vraiment s’intéresser à ce terrible problème du paradoxe temporel. Il faut dire que le rythme de l’histoire reprend son train de folie et que les personnages n’ont guère le temps de réfléchir.
Ce passage dans l’ère médiévale est incontestablement un épisode très réussi de cette série. Encore une fois, Yugo Ishikawa trouve le moyen à la fois de faire progresser ses personnages, mais aussi le suspense et l’intensité de son aventure.
« Sprite » n’en finit pas de nous surprendre dans le meilleur sens du terme. Une excellente série.
Sprite (T6 et 7)
Auteur : Yugo Ishikawa
Traducteur : Lilian Lebrun
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Shonen
Format : 150 x 210, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 208 pages
Date de parution : 29 août 2012 et 3 janvier 2013
Numéro ISBN : 978-2-82030-464-3 ; 978-2-82030-579-4
Prix : 7,69 €
A lire sur la Yozone :
Sprite (T1)
Sprite (T2)
Sprite (T3 et 4)
Sprite (T5)
SPRITE © 2010 Yugo ISHIKAWA / Shogakukan Inc.
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