Le jeune William est loin d’être comme son père, aidant les jeunes pauvres de son quartier. Il va rapidement se lier d’amitié avec John Combe, un fils de bonne famille de Stratford-upon-Avon. William découvre comment les nobles méprisent les gens de basse condition, les traitant plus bas que des animaux. Pire que l’école qui ne le passionne pas énormément, ce sont les sermons du pasteur qui exaspèrent le jeune William. Un mercredi, invité par John dans sa maison, il découvre l’étrange cérémonial de la famille Combe : une messe catholique officiée par son professeur. La curiosité et les questions pertinentes du jeune Shakespeare étonnent les habitués qui acceptent rapidement le petit William dans leur rang. Mais la déchéance de son père va l’obliger à s’intéresser aux affaires à sa place.

Ce quatrième tome de « 7 Shakespeares » est une véritable leçon d’histoire de l’Angleterre du XVIe siècle. Tout le début est un cours en bonne et due forme, pris avec un zest d’humour. Cela ne fait d’ailleurs pas de mal à nous autres adultes et d’autant moins à nos chères têtes blondes. Surtout que le fond historique sur l’enfance de Shakespeare reprend les thèses actuelles sur l’auteur britannique. Les aventures et mésaventures de son père se basent sur des faits estimés par une majorité d’historiens comme avérés. Harold Sakuishi nous donne une image plutôt réaliste d’une Angleterre organisant son inquisition anticatholique, n’ayant rien à envier aux fous extrémistes de l’Espagne catholique. Le mangaka dépeint intelligemment le système hermétique de classes instauré, pas spécialement en Angleterre, mais dans toute l’Europe moyenâgeuse, qui perdure à la renaissance. Le mépris des classes inférieures commence au plus bas de l’échelle et s’amplifie en montant.
William fait alors office de gentil petit diable au coeur d’or. Il va être séduit par les sermons des prêtres catholiques, érudits et proches du peuple, contrairement à ceux des pasteurs locaux, loin d’être choisis dans la crème de la société. Le jeune garçon est en recherche de réponses et, sans s’en douter, de savoir. Nous sommes loin du tout romanesque des premiers tomes. Harold Sakuishi nous prouve qu’il a, avant tout, fait ses classes sur la vie de Shakespeare et qu’avec une pointe de romanesque, il est tout à fait capable de rendre accessible la jeunesse de l’auteur. Et c’est une belle réussite, le lecteur se laissant bercer par son rythme tout en douceur, mais avec des suspenses bien menés. La seconde partie mettra plus en avant John Combe, ce gamin inexpressif. Nous en apprenons plus sur sa famille, après s’être intéressé à celle de William. Cette fois, nous passons à l’amour et aux mariages arrangés, une autre réalité de cette époque, prise de façon tragique.
Cette remontée dans le temps continuera dans le tome 5, avec l’adolescence de William et son départ de Stratford.
7 Shakespeares (T4)
Auteur : Harold Sakuishi
Traducteur : Thibaud Desbief
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Seinen
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 260 pages
Date de parution : 16 janvier 2013
Numéro ISBN : 978-2-82030-573-2
Prix : 9,99 €
A lire sur la Yozone :
7 Shakespeares (T1)
7 Shakespeares (T2)
7 Shakespeares (T3)
SHICHININ NO SHAKESPEARE © 2010 Harold SAKUISHI / Shogakukan Inc.
© Edition Kaze Manga - Tous droits réservés