Le pays des merveilles n’est plus ce qu’il était, surtout quand il est rempli de démons. Rien ne colle avec cette mission : Alice refuse de quitter son cher lapin et ce dernier semble être le commanditaire de toute cette affaire. En fait, tout est lié au retour du frère de Dante, Vergil, qui a choisi de se placer du côté des Ténèbres et s’apprête à détruire les sceaux de Sparda. Le principal se trouve dans une église, au pied d’une gigantesque statue qui s’avère être un démon extrêmement puissant que Sparda a transformé en sceau, étant parvenu à voler son nom au démon. En faisant par la même son esclave. C’est grâce à l’aide du sinistre Arkham que Vergil est parvenu jusque là, mais Arkham lui apprend qu’il devra récupérer la partie de clé en possession de son frère.

Avec la sortie du cinquième épisode de la saga vidéo-ludique « Devil May Cry », un reboot appelé sobrement « DMC », il fallait s’attendre à voir ce titre décliné en nombre de formats. Rien d’étonnant donc de le voir débouler en mode manga. Voici donc « Devil May Cry 3 »... Euh là, vous me dites : il y a un bug ! Et vous n’auriez pas tort, mais un coup d’œil sur le copyright et tout s’explique : ce manga date de 2005. L’explication étant donnée, il n’est donc pas surprenant de retrouver l’ancienne version de Dante dans cette histoire se déroulant en effet durant le troisième épisode de la saga. Et malheureusement, Capcom était plutôt laxiste à l’époque sur les adaptations de leurs titres.
Car la première chose frappant le lecteur est le vide galactique du scénario. Bon, en réalité, c’est le côté brouillon qui frappe en premier lieu et la référence à « Alice au pays des merveilles » commence aujourd’hui à sentir fortement le réchauffé, ce monde étant un des principaux points d’inspiration de moult séries. On s’attendait à bien mieux surtout que le jeu poussait plus à des références « dantesques » justement. Le deuxième tome est de ce côté plus proche de l’ambiance générale du jeu. Seulement, on voit vite que le scénario ne suit pas, trop basique et développant peu les personnages secondaires qui auraient mérité un meilleur traitement, comme Arkham ou Lady.
Au dessin, nous retrouvons Chayamachi Suguro qui avait déjà sévi sur le titre « Togainu no Chi ». Ceux qui ont lu mes critiques de ce titre savent donc que je n’adhère pas du tout au style graphique de ce mangaka. Les traits grossiers trop sombres alourdissent exagérément les planches, ne laissant pas la place au détail et ne permettent pas de stabiliser les traits des personnages. On retrouve ici le problème de lisibilité des planches. Certes, le design de Dante lui permet d’être reconnaissable par temps de brouillard mais ce n’est pas une raison pour le simplifier à l’extrême. Bon, j’admets que le deuxième tome est de meilleure qualité, avec son titanesque démon, mais on sent aussi les limites du mangaka avec les versions démoniaques des deux frères.
« Devil May Cry 3 » avait déjà du mal à trouver sa place en 2005, il est totalement dépassé aujourd’hui et parait bien léger à côté d’autres productions.
Devil May Cry 3 (T1 et 2)
Auteur : Chayamachi Suguro
Dessin : Ken-ichi Tachibana
Traducteur : Sylvain Chollet
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Shonen Game
Format : 112 x 170, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 208 pages
Date de parution : 9 janvier 2013
Numéro ISBN : 978-2-82030-552-7 ; 978-2-82030-553-4
Prix : 7,69 €
© 2005 Suguro Chayamachi © CAPCOM CO.LTD., 2005
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