Le monde de Sidonia n’a rien à voir avec celui dans lequel vivait Nagate. Tous le regardent avec mépris, comme un sauvage puant, se nourrissant tous les jours, incapable de biosynthèse. Un seul élève se lie d’amitié avec lui : Izana Shinatose. Ni homme, ni femme, il incarne un troisième sexe et est plutôt content de trouver quelqu’un unique comme lui. Mais très vite, la réalité se rappelle aux jeunes recrues. Au cours d’une sortie scientifique, afin de récupérer un échantillon d’astéroïde, l’escadrille comprenant la sentinelle de Nagate est attaquée par un Gauna. Le jeune homme voit mourir devant ses yeux une des élèves de sa classe, et lui-même se retrouve en mauvaise posture dans son Tsugumori, la légendaire sentinelle qu’il semble pouvoir diriger tout naturellement.

Tsutomu Nihei s’est fait une réputation de mangaka original avec sa série « Biomega ». Très inspiré par le cyberpunk et les oeuvres de Giger, il est reconnu pour ses oeuvres très graphiques, avec très peu de dialogues et des scénarios plutôt tordus. « Knights of Sidonia » ne fait pas exception. Sortie après « Biomega » au Japon, il reprend un thème cher au mangaka : la fin de l’humanité. Son héros a plus l’apparence d’un anti-héros, voire d’un total loser. Marginal dans un monde devenu édulcoré, peuplé de clones et de créatures dit d’un troisième sexe, Nagate est l’incarnation de l’ancienne civilisation confrontée à la nouvelle, celle née et produite dans l’espace, ayant perdu une grande part de leur humanité. Les personnage sont inexpressifs, ternes, proches du cyborg.
Dès les premières pages, une étrange impression remplit le lecteur : celle de lire une histoire en accéléré. Les scènes se succèdent brutalement, comme si Tsutomu Nihei se limitait déjà en nombre de pages pour son oeuvre et écrivait son scénario en conséquence. Ce n’est pas tant un problème de compréhension, l’histoire étant même plutôt simple et basique : l’humanité se bat contre une race extra-terrestre qui cherche à l’exterminer. Mais avec un scénario en « avance rapide » et des personnages assez ternes, le lecteur ne trouve pas de point d’ancrage où porter son intérêt. Même les dessins sont loin dêtre exceptionnel. Nous sommes à des années-lumière d’un « Biomega ». Même les vaisseaux spatiaux ont un coté trop bruts de décoffrage.
La quête sans grande originalité, un univers largement mieux détaillé par un Masamune Shirow, « Knight of Sidonia » s’avère très décevant.
Knights of Sidonia (T1)
Auteur : Tsutomu Nihei
Traduction : Yohan Leclerc
Editeur : Glénat
Format : 130 x 180 mm
Pagination : 180 pages noir et blanc
ISBN : 978-2-7234-8876-1
Parution : 23 janvier 2013
Prix : 7,60 €
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