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Nakara (T2) Déviants
Lucien Rollin, Pierre Boisserie et Jean-Jaques Chagnaud
Éditions Glénat

Aurès a conclu sa mission : décapiter la sorcière Nakara. Auparavant, il a confié l’enfant issu de leur union à La Limace, afin qu’elle puisse le mettre en sûreté sous la garde de Nathan. De retour à l’abbaye, il rend compte au père Gatien, non sans montrer des signes d’hérésie envers l’Ordre, perdant ainsi sa place de premier confesseur au profit de Rutger. Conduit par La Limace, il pénètre par un passage secret dans une pièce surprenante, où sont exposées sur un mur des dizaines de têtes, toutes identiques, possédant les traits de Nakara.



Aurès s’interroge sur la lumière sans flamme, sur les différentes machines présentes. Ce qui le trouble le plus, c’est sa faculté de comprendre les mots inscrits sur des livres beaucoup plus petits que ceux enluminés par les moines. Mais l’arrivée de Gatien et de Rutger coupe court à sa réflexion, il se retrouve enjôlé tandis que La Limace s’enfuit pour rejoindre une femme dénommée Arianne (ressemblant trait pour trait à Nakara), qu’elle appelle « maman »…

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Le mystère s’épaissit dans ce récit alternant entre passé et futur. Pierre Boisserie nous a concocté un scénario plus qu’original. Après un premier tome ancré dans le moyen-âge (la dernière planche nous révélant un autre espace temps), cette suite mélange un peu plus les deux époques, laissant entrevoir une réalité plus post-apocalyptique. On reste dans le flou tout le long de l’album, livrés au bon vouloir du scénariste. Tour à tour changeant d’époque, de lieux, jouant sur la vitesse du temps, il nous déroute, aux risques même de nous « perdre » complètement. Se servant de la sorcière comme fil conducteur, Pierre Boisserie se joue de nous et de nos repères temporels. La tête de l’hydre a beau être tranchée, elle repousse. La solution, pour arrêter ce cycle infernal, n’est donc pas dans la mort de la sorcière, mais plutôt dans sa renaissance. Si cette série est bien un triptyque, le dernier tome en sera le révélateur et le scénariste devra être au rendez-vous.

Le paradoxe temporel est un sujet de prédilection pour la littérature, le cinéma ou les séries télé. Herbert George Wells avec « La Machine à explorer le temps » (1895), Jules Verne avec « Paris au XXe siècle » (1863), René Barjavel en 1943 dans « Le Voyageur imprudent » sont les pionniers de ce genre. Le cinéma s’est vite emparé du sujet, en produisant des films comme « Retour vers le futur », « L’armée des douze singes », « L’effet papillon », « Un jour sans fin », « Nimitz, retour vers l’enfer », « Terminator » ou « Source code ». Pour la télé, on peut citer, « Docteur Who », « Continuum », « Code Quantum », « Heroes » ou « Au cœur du temps » (The Time Tunnel). On peut s’apercevoir que le sujet est toujours d’actualité.

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Lucien Rollin (« Le Torte », « Ombres » chez Glénat ; « Saskia des vagues » chez Dargaud) navigue à son aise entre ces deux espace-temps. Il arrive à créer le décalage nécessaire afin que le lecteur ait une bonne lisibilité du récit. Il faut dire que ce duo a déjà
travaillé ensemble sur la série « Voyageur » ( tome 9 : « Passé 1 ») chez Glénat. Pas de fautes de goût dans ses dessins, c’est propre et les changements de points de vue apportent le rythme indispensable.
Bien sûr, sa griffe reconnaissable et les visages irradiés rappelleront d’anciens personnages. Un clin d’œil au « Torte », par le biais du personnage de Caraquin, s’est glissé dans une des vignettes, cherchez bien. Jean-Jacques Chagnaud utilise sa palette pour accompagner l’histoire. Ses teintes grises évoquant les lendemains de catastrophe lourds de retombées diverses et l’épaisseur du mystère. Il est aussi la coloriste attitré de la série « Voyageur ».

Le dernier tome sera celui qui apportera tout l’intérêt à cette série.
Il faudra donc attendre encore quelque temps pour se faire une opinion plus tranchée.


(T2) Déviants
- Série :Nakara
- Scénario : Pierre Boisserie
- Dessin : Lucien Rollin
- Couleur : Jean-Jacques Chagnaud
- Éditeur :Glénat
- Collection : Grafica
- Dépôt légal : 6 juin 2012
- Pagination : 48 pages couleurs
- Format : 240 x 320 mm
- ISBN : 978-2-7234-8362-9


© Illustrations : Lucien Rollin - Glénat.



arjulu
27 février 2013




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