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AOC n°26
Une publication du club Présences d’Esprits
Fanzine, n°26, SF – fantasy - fantastique, nouvelles, novembre 2012, 54 pages, 3,50€

Les résultats du concours Visions du Futur 2012, organisé par le club Présences d’Esprits, sont connus et cette vingt-sixième livraison de « Aventures Oniriques et Compagnie » nous en livre le palmarès :
- 1er prix : “Furie Furry” de dvb
- 2éme prix : “Les racines chantantes d’Icarie” de Julie Conseil
- 3ème prix : “De spiritiS” de Tesha Garisaki
- accessit : “Poussières d’étoiles” de Laurent Copet



On peut regretter que le palmarès, qui figure en sommaire sur un quart de page A5, n’ait pas été plus mis en valeur. C’est petit, surchargé d’informations avec le rajout du nom de l’illustrateur de la nouvelle, du lien vers son site ou blog, ainsi que du thème choisi.
De plus, c’est assez déstabilisant de découvrir une pagination inversée. Le gagnant figure en premier sur la liste, mais son texte n’est qu’en dernier dans le numéro, et ainsi de suite. C’est bien le seul léger reproche que je ferais pour un ensemble très soigné.
Pour 2012, les trois thèmes retenus étaient :
- Métamorphose
- « Il ouvrit les yeux sur son rêve et les referma, en raillant le crétin stupide qu’il était. Puis tout se figea à l’intérieur de lui, et lentement il rouvrit les yeux » Théodore Sturgeon
- Labyrinthes

Dans “Poussières d’étoiles” de Laurent Copet, suite au décès de sa femme enceinte, un homme a perdu le goût de la vie. Il décide d’en finir en sautant du haut d’une falaise. Le soir fatidique, il hésite jusqu’à s’apercevoir qu’il n’est pas seul et qu’un autre homme, Ludwig, se tient près de lui, visiblement dans l’intention de faire également un pas dans le vide. Cette rencontre va lui apporter une autre vision de l’existence.
L’histoire de Laurent Copet naît d’un drame, elle pousse un être au désespoir, mais la découverte de ne pas être le seul dans ce cas amène un vent d’espoir, une envie de poursuivre l’aventure. Qui est Ludwig, personne au comportement étrange ? Bien écrit, non dénué de poésie.

De spiritiS” nous transporte dans le passé, en 1860 où Eugène Chambois, étudiant à la Sorbonne, cherche à dénoncer les supercheries des marchands de rêves, versés en ésotérisme. Violette Cochand n’appartient pas à cette catégorie, tout le monde le lui dit ; pourtant, il se rend chez elle avec un a priori défavorable. Son errance dans une maison hantée va-t-elle le faire changer d’avis ?
Tesha Garisaki mêle habilement fantastique et humour. Eugène et Violette ne sont pas faits pour se comprendre. Eugène est d’une mauvaise foi totale, n’écoutant pas les avertissements de Violette, ce qui génère bien des situations scabreuses. Une plongée dans le temps, avec un sujet qui peut sembler daté, mais est traité de manière très agréable et amusante.

Avec “Les racines chantantes d’Icarie”, Julie Conseil nous invite à un planet opera. Icarie est une planète dangereuse, seulement viable pour des sourds insensibles aux fortes ondes la baignant continuellement. Sous un jour perpétuel, des arbres géants recouvrent la surface, développant un réseau inextricable de racines, offrant un refuge aux rares colons.
L’idée de base s’avère très intéressante et donne un beau développement. Une part de mystère est conservée sur ces ondes dévastatrices que de rares hommes tentent de contrer, mais à leurs dépens.

Grand gagnant : dvb avec “Furie Furry” qui nous présente une nouvelle mode très décriée où on cherche à se métamorphoser en animal, en se rajoutant des implants. Les lecteurs suivent la fur Sylvia dans sa volonté de ressembler toujours plus à un loup.
Le traitement de la nouvelle est très original : blog avec posts, interview de Sylvia devenue une star du milieu, article de journal, brèves et épisodes de la vie de Sylvia Wolf, le tout sans aucun respect de la chronologie. La construction, le style et le sujet en font un incontestable premier prix. C’est vraiment du grand art !

À la lecture des nouvelles, on sent nettement la progression et la classification apparaît judicieuse. Personnellement, j’aurais adopté le même ordre en tenant compte de l’intérêt, du traitement et de l’écriture des quatre textes ici présentés, tous de très bonne tenue.

Un excellent « AOC », où chaque thème du concours est représenté et, comme à l’accoutumée, à la présentation impeccable.
Ne passez pas à côté de ce numéro de haut vol !


Titre : AOC
Numéro : 26
Directeur de publication : Jocelyn Talureau
Couverture : Jean-Michel Prats
Type : fanzine
Genre : Science-fiction, fantasy, fantastique
Site Internet : le club Présences d’Esprits
Période : novembre 2012
Périodicité : trimestriel
ISSN : 1772-3442
Dimensions (en cm) : 14,9 x 21
Pages : 54
Prix : 3,50 €



François Schnebelen
14 janvier 2013


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