Chez les shinigami, il est commun que ce dernier possède un chat noir pour le seconder. Un contrat relie le chat à son maître, mais les relations ne sont pas toujours au beau fixe car si Rokumon est le fier serviteur de Rinne, Ageha a une relation plus que conflictuelle avec le sien, Oboro. Ce dernier, connaissant l’horreur que sa maîtresse a pour les serpents, prend un malin plaisir de lui en ramener quantité. Seulement, le contrat lui interdit de la quitter. Toutefois, Rinne sent que cette haine que dégage Oboro cache un tout autre secret. Mais Ageha n’est pas la seule à ce faire des ennemis tenaces. Rinne va devoir faire face à un de ces petits fonctionnaires de l’Au-Delà qui utilise sans scrupule leur position pour faire payer à Rinne les égarements de son père.
Ces deux tomes de « Rinne » laissent une drôle impression chez le lecteur un peu habitué aux oeuvres de Rumiko Takahashi. Il a d’abord une bonne impression car les saynètes qui sont déclinées dans ces deux volumes sont bien senties et toujours bourrées d’humour comme seule sait le faire madame Takahashi. La structure des histoires varie peu : la découverte d’un fantôme, l’action de Rinne pour découvrir le secret qui l’empêche de partir dans un monde meilleur et l’acte final permettant au fantôme de s’en aller l’âme en paix. Mais malgré ce côté répétitif, l’inventivité de la mangaka, pour trouver des situations cocasses et nous réserver une petite révélation finale pour rendre la situation encore plus comique, est toujours à un très bon niveau.
Alors d’où vient le côté négatif de la lecture, qui ne me permet pas d’être réellement dithyrambique ? Il y a des nouveaux personnages comme Oboro, qui met un beau bordel où il passe. Il y a ce cher Kain, ce scribe qui en veut toujours à mort à Rinne et qui utilisera la moindre petite mesquinerie pour tenter de le mettre plus bas que terre, mais en gardant toujours un flemme tout britannique. Tous les éléments sont bien là pour créer le décalage, l’humour, et un rien de pitié pour tous ces pauvre spectres.
Non, mon problème est tout simplement qu’en fermant le tome 10, je me dis : bon, c’est bien mais et après ? Car une succession d’histoires n’ayant quasiment aucun rapport peut paraître sympathique, mais on ne voit surtout aucune avancée dans le scénario de Takahashi, aucun progrès dans un sens ou un autre pour la relation entre Rinne et Mamiya, ni sur la situation terrestre de notre jeune shinigami. Ces chapitres pourraient se placer dans à peu n’importe quel tome sans passer pour anachronique. C’est certes un jugement sévère mais connaissant le talent de Rumiko Takahashi, le lecteur s’attend peut-être trop à plus de surprises, de bouleversements dans la situation des personnages alors qu’ici, ces deux tomes sont synonymes de statu quo.
Il faut espérer que le tome 11 de « Rinne » mettra un peu de peps à cette série qui tend à ronronner quelque peu.
Rinne (T9 et 10)
Auteur : Rumiko Takahashi
Traducteur : Vincent Zouzoulkovsky
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Shonen Up !
Format : 112 x 170, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192(T9) et 208(T10) pages
Date de parution : 18 juillet et 19 décembre 2012
Numéro ISBN : 978-2-82030-446-9 ; 978-2-82030-565-7
Prix : 6,99 €
A lire sur la Yozone :
Rinne (T1 et 2)
Rinne (T3 et 4)
Rinne (T5 et 6)
Rinne (T7 et 8)
KYOUKAI NO RINNE©2009 Rumiko Takahashi/Shogakukan Inc.
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