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NOX, tome 1 : Ici-bas
Yves Grevet
Syros, Grand Format, roman français, dystopie, 420 pages, octobre 2012, 16,90 €.

La jeune Firmie vit dans la ville basse, au milieu de la nox, ce brouillard intense qui l’isole du monde d’en haut, là où vivent les plus riches.
Elle ne tient plus à rester coincée dans son existence morne et soumise.
Lucen, lui, aime Firmie.
Il adore aussi son ami Gerges, mais celui-ci va rejoindre la milice dont son père est un responsable, une milice qui maintient l’ordre et la terreur.
Son autre ami, Maurce, va basculer du côté des révoltés contre le système.
Lucen va se retrouver entre deux feux qui vont s’embraser lorsqu’il va rencontrer Ludmilla, une fille d’en haut qui cherche à sauver sa gouvernante disparue.
Les destins vont se croiser et se confronter, chacun étant à l’heure des choix…



Yves Grevet a marqué les esprits avec sa trilogie « Méto » qui mettait déjà en lumière une société totalitaire et sur-organisée prête à exploser. Il revient avec une dystopie somme toute classique dans sa structure.

En haut les plus riches, cachant la pauvreté sous une couche de brouillard, la nox, et la poussant au plus profond vers le bas.
En bas, des pauvres exploités, asservis par leur ignorance, et s’autocontrôlant avec un système de Kapo et de Milice rappelant les plus sombres heures de notre histoire, la vraie.

Mais Yves Grevet sait donner de la nouveauté. Par exemple, en bas, les noms de choses ou de personnes ont une lettre en moins, perdant ainsi leur identité, leur rappelant qu’ils ne sont pas entiers, pas véritables.
Les gens d’en bas doivent aussi produire eux-mêmes leur électricité, par exemple avec un système de roue intégrée à leurs chaussures, et où qu’ils aillent, ils doivent pédaler.
Drôle et triste à la fois de retrouver ces humains transformés en rat permanent.

En revanche, cet univers dézingué ne change pas en termes de sentiments et de vie. Les jeunes héros sont à un moment charnière de leur existence, celui du passage de l’âge adulte, celui des choix qui détermineront ensuite leur futur.
Celui aussi des tâtonnements et des hésitations, des faux pas et des erreurs, mais aussi encore celui de la Rédemption.

La structure littéraire encadrant ce drame en devenir est très intéressante.
Grevet avait déjà utilisé la notion de points de vue différents dans « Seuls dans la ville entre 9h et 10h30 », tout le propos et l’intrigue tenaient d’ailleurs sur ce concept.
Ici, il reste dans des visions différentes, propres à chaque personnage. Classique me direz-vous. Mais Grevet va plus loin.

Chaque personnage parle à la première personne, ce qui est plutôt troublant pour les premiers chapitres car ils ne sont pas titrés. Au lecteur de retrouver qui parle et dans la peau de qui nous allons vivre ce passage. Et surtout, chaque personnage expose sa vision d’un même moment. Pas seulement ce qu’il voit, mais comment il le ressent, ce qu’il pense des actes de l’autre.
À la lecture des différents chapitres, on se rend compte des méprises, des erreurs d’interprétation qui peuvent mener à des drames.

Rien que pour ce principe d’écriture, la lecture de « Nox » est un vrai plaisir. Il ne fait que s’ajouter à l’intérêt de l’histoire, donnant un très bon roman, haletant, prenant et excitant.
La suite devrait réserver des surprises.


Titre : Ici-bas : Nox – T1
Série : Nox
Auteur : Yves Grevet
Couverture : Raphaël Gauthey
Éditeur : Syros
Collection : Grand Format
Pages : 420
Format (en cm) : 15 x 22 x 2,7
Dépôt légal : octobre 2012
ISBN :
Prix : 16,90 €



Michael Espinosa
3 janvier 2013


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