Phillis rencontre un peintre au talent surnaturel, capable de faire exprimer à un visage les sentiments les plus profonds. Toutefois, il refuse de peindre le visage torturé d’un monstre comme Dorian. Car c’est ainsi qu’il est considéré par ces gens de la haute, lui et la garde rapprochée d’Invisible 1er. Seulement, un monstre a aussi la capacité de passer inaperçu et les manigances de Dorian arrivent aux oreilles de l’homme invisible. Cette trahison pourrait finalement s’avérer utile. Le plan devant réveiller les consciences des londoniens est à l’aube de voir le jour. Tout est prêt pour semer le chaos sur l’autre rive de la Tamise. Malheureusement, un autre événement va concurrencer ce plan génial : le même jour, Sir Appelton, le père de Phillis, décide de passer à l’action et de distribuer de la nourriture dans les quartiers pauvres.
Second tome et fin de ce diptyque mettant en scène le personnage fascinant de Dorian Gray. En fait, ce sont plutôt deux personnages emblématiques qui nous étaient présentés dans le premier tome en ajoutant l’homme invisible. Ce dernier perd rapidement la raison et pourtant, il se bat pour une cause juste : les laissés pour contre de Londres. En fait, Stéphane Betbeder nous prouve que la violence n’apporte jamais le bonheur et qu’il y a bien d’autres manières de faire le bien. Il oppose Invisible à Appelton avec un discours plutôt atypique puisque Stéphane Betbeder va faire valoir que ce sont ceux qui possèdent l’argent et le pouvoir qui peuvent améliorer le quotidien de ceux qui n’ont rien, alors que la violence des gens de basse condition n’amènera au mieux que le chaos. Le développement est assez intéressant, voire même plus que l’aventure de Dorian qui vient au contraire polluer cette autre histoire.
Bon, je suis peut-être un peu dur car Dorian est lui aussi torturé, entre son désir de retrouver sa jeunesse et son amour pour Phillis. Et Stéphane Betbeder aura ici un raisonnement classique, où le mal est puni, peu importe une pseudo quête de rédemption. Une vision bien manichéenne et qui, cette fois, entre dans le pur politiquement correct. Décevant ? Pas vraiment car ce n’est que la continuité du destin de Dorian Gray et cela entre plutôt dans la philosophie asiatique voulant que personne n’échappe à son destin. Une déclinaison qui emmènera dans la chute de Gray nombre de personnes. Une fin morale mais avec un ultime rebondissement que sauront apprécier les amateurs de ce genre de série.
Un petit changement au génétique de cet album aura une conséquence qui surprendra a la première planche : le changement de coloriste. Les couleurs ternes qui donnaient un aspect « vieux livre » aux planches du premier tome ont disparu pour des teintes trop brillantes. Heureusement, le choc visuel va s’atténuer et finalement, le lecteur va s’habituer à ce choix.
« Le Retour de Dorian Gray » fut court mais de plutôt bonne facture grâce au talent indéniable de Stéphane Betbeder.
(T2) Noir Animal
Série : Le Retour de Dorian Gray
Scénario : Stéphane Betbeder
Dessin : Bojan Vukic
Couleurs : Andréa Rosseto
Couverture : Grzesiek Krysinski
Éditeur : Soleil
Collection : 1800
Dépôt légal : 19 septembre 2012
Format : 234 x 323 mm
Pagination : 48 pages couleurs
Numéro ISBN : 9782302023574
Prix public : 13,95 €
A lire sur la Yozone :
Le Retour de Dorian Gray (T1) Le sacre d’Invisible 1er
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