Sei se prépare à repartir à la chasse. Les vols incessants d’Aoki et ses deux acolytes épuisent bien plus vite que prévu la viande mise de côté. En protégeant les siens, Sei s’est fait des ennemis mortels et en partant seul, il est devenu une proie facile... avant car Sei est devenu un véritable homme des bois et il n’a aucun mal à repérer ses trois poursuivants. Il va alors leur tendre un piège. La forêt est devenue sa seconde maison et il connait une bonne partie de ses recoins. Surtout, il faut attendre la nuit. Ces poursuivants ne seront plus aussi fringants et surtout, la peur du noir les aura atteint. Et Sei ne s’était pas trompé. Il crée un tel vent de panique que l’un des trois compères prend ses jambes à son cou et s’enfuit sans regarder où il va. Malgré les avertissements de Sei, il ne peut éviter une chute plusieurs mètres plus bas. Aoki sent bien que ses chances de se venger de Sei se sont évanouies. Mais le troisième, Ken, décide plutôt de chercher une forme de rédemption en suivant Sei.

Le tome 3 de « Suicide Island » s’achevait sur le retour bien malgré lui de Ryo. Mais c’est un groupe de survivants totalement chamboulé qui entame ce nouveau tome. Kouji Mori s’attaque alors à prouver qu’un leader charismatique et surtout craint est une garantie de sécurité. Et comme souvent, la loi du plus fort est toujours la meilleure et sur l’île comme partout ailleurs, ce qui ne rassure pas sur l’espèce humaine. Le groupe des violents suicidaires a une philosophie schizophrénique. Ils veulent mourir, emmener tous les autres avec eux... mais volent de la nourrir pour survivre. Kouji Mori parvient à trouver le bon ton, assez inquiétant pour que le lecteur se demande jusqu’où la bande pourrait aller, mais aussi un ton très réaliste. Personne n’est parfait et aucun des personnages n’est un surhomme.
Kouji Mori continue de développer sa thèse de la rédemption par le retour à la nature. Il va la développer cette fois sur le personnage de Ken, qui va passer de la brute épaisse au doux agneau. A l’inverse, Ryo est passé du meneur à l’ermite, se repliant sur son monde, refusant d’affronter de nouveau la réalité. Ce personnage est très intéressant par ses évolutions successives durant les quatre premiers tomes. Il passe par de nombreuses phases, tel un dépressif. Et cette fois, ce sera à Sei de redresser la barre et tenter de défendre le groupe. Un groupe qui perd peu à peu de la cohésion par les assauts récurrents de l’autre groupe. Kouji Mori s’attaque à la psychologie des groupes mis sous forte pression et nous livre une analyse intéressante, loin d’être trop pompeuse ou trop édulcorée. C’est là toute la force de la série qui trouve toujours un sujet intéressant pour relancer son aventure et son suspense.
Ce tome 4 de « Suicide Island » s’achève sur une note positive, mais les survivants sont loin d’être au bout de leur peine sur l’île sans loi.
Suicide Island (T4)
Auteur : Kouji Mori
Traducteur : Frédéric Malet
Éditeur français : Kaze Manga
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 208 pages
Date de parution : 26 septembre 2012
Numéro ISBN : 978-2-82030-490-2
Prix : 7,69 €
A lire sur la Yozone :
Suicide Island (T1)
Suicide Island (T2)
Suicide Island (T3)
JISATSUTOU © 2009 by Kouji MORI / Hakusensha, Inc.
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