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Camille Claudel
Éric Liberge & Vincent Gravé
Glénat (1000 Feuilles)

Si l’art, et particulièrement la sculpture, vous intéresse, cet album est pour vous. Il présente une biographie non-exhaustive mais pertinente de Camille Claudel, artiste de la fin du XIXème/début du XXème siècle. Élève puis amante de Rodin, elle a débuté dans son ombre malgré son talent et son caractère bien affirmé. Sa relation tumultueuse avec le maître sculpteur et la folie qui a terni ses dernières années rajoutent à l’aura de cette artiste dont l’œuvre riche et intéressante n’a pas suffi à assurer le salut...



Un album de caractère, sur une artiste qui n’en avait pas moins.
Prenant la forme classique d’un récit fait par un proche, l’album retrace les événements les plus marquants de la vie de cette sculptrice qui a dû lutter dans un monde d’hommes. L’auteur commence naturellement avec quelques pages sur son enfance, en profitant pour ébaucher le portrait d’une enfant douée et imaginative, bien qu’ardente et entêtée. Viennent ensuite ses années d’études. On nous parle de sa comparse d’alors, Jessie Lipscomb, de quelques anecdotes, ainsi que de ses maîtres d’atelier, jusqu’à Rodin qui aura le plus d’impact sur sa vie de femme et de créatrice.

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La suite se consacre pour l’essentiel à son combat pour se faire admettre et respecter comme artiste à part entière dans le cercle très fermé des sculpteurs français. Un combat dur et amer dans lequel ni son anticonformisme ni sa féminité ne sont des atouts. Les critiques attribuent ses réussites à Rodin et trouvent le reste de son œuvre plus outrageante qu’avant-gardiste.

Passionnée, sûre d’elle, talentueuse, Camille n’en cumule pas moins les défaites. Même après leur rupture, Rodin continue de veiller sur elle dans l’ombre, mais ses échecs et la lutte constante qu’elle doit mener épuisent son esprit et la conduisent peu à peu à la folie. La dernière partie de l’album s’attache à sa déchéance, lorsque sa paranoïa prend le dessus et qu’elle se fait interner.

Le trait nerveux, habité de Vincent Gravé donne de la vie à ce récit, qui, bien qu’intéressant, et un peu lisse. La colorisation directe, réalisée par Éric Liberge (qui est aussi le scénariste), est diluée, volontairement imprécise. La vidéo ci-dessous vous montre comment le coloriste a procédé et aide à en apprécier le travail.


L’ensemble donne un album un peu torturé, avec des cases qui pourraient sembler confuses si le placement du texte était moins bien pensé. Un bémol cependant, l’aspect fébrile s’étant aussi aux textes manuscrits, les rendant souvent difficile à déchiffrer.

L’atout principal de cet album est de faire connaître cette artiste à l’œuvre singulière et variée, méconnue pour de mauvaises raisons. Sa mise en image originale lui confère un vrai caractère et aide à ne pas décrocher avant la fin de ce récit biographique assez conventionnel.


(Camille Claudel
- Scénario et couleurs : Éric Liberge
- Dessin : Vincent Gravé
- Éditeur : Glénat
- Collection : 1000 Feuilles
- Dépôt légal : mars 2012
- Format : 240x320mm
- Pagination : 72 pages couleurs
- ISBN : 9782723480338
Prix public : 15,50 €


© Éditions Glénat (2012)



Myriam Bouchet
23 novembre 2012




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