En fait, tout vira au cauchemar avec l’arrivée de la nouvelle. Elle fascina vite tous les garçons de la classe, mais Fumio était confiante, elle était certaine que Takumi n’avait d’yeux que pour elle et qu’il était inimaginable qu’il s’intéresse à une autre fille, et pourtant... C’est par le plus grand des hasards qu’elle assista à cette scène qui lui déchira le coeur : Takumi prenant la nouvelle dans ses bras. Tout se cassa alors. Bon, elle n’était pas la première fille qui se faisait plaquer et ne serait certainement pas la dernière. Mais l’explication de Kaoruko, même venant d’elle, était délirante : la nouvelle serait une extra-terrestre venu empêcher Takumi d’accomplir son devoir... N’importe quoi ! Certes, Fumio lui parla rudement mais au point de l’ignorer par la suite, et Takumi qui refuse de répondre à ses messages... Fumio perd peu à peu la raison et le sens du commun... et puis, il y a cette tronçonneuse que lui a offerte son grand-père...

Hiroshi Sakurazaka est un célèbre auteur de science fiction japonais, ayant reçu de nombreux prix au pays du soleil levant et dont le roman « All we need is Kill » était dans les vues de la Warner pour une adaptation en film.
Ici, tout commence comme une histoire d’amour qui tourne mal, un fameux trio amoureux avec la petite nouvelle qui vient voler le petit ami de l’héroïne. Cela aurait pu n’être qu’une histoire de vengeance d’une amoureuse déçue, trahie par le garçon qu’elle aime et qui ne peut pourtant pas l’oublier. D’habitude dans ces cas-là, quand la passion tourne à la folie, la jeune fille prend un couteau ou à la rigueur un pistolet... rarement une tronçonneuse. Et déjà, le côté semi métis de Fumio commence à faire lever les sourcils. Son grand-père est présenté comme la caricature du cowboy version John Wayne. Une brute épaisse. Certes, cela pouvait paraître comme une vision totalement fantasmée par la jeune fille, sauf qu’un grand-père normal n’offre pas une tronçonneuse pour son anniversaire en lui expliquant que sa famille a développé un art martial basé sur le maniement de l’outil préféré de Leatherface (à croire qu’ils sont de la même famille...).
Déjà, à ce moment, le manga commençait à partir en cacahuète, mais ce n’était rien comparé à ce qui allait se passer dans l’école. Mais ça, je vous laisse le découvrir. Que Hiroshi Sakurazaka soit un expert es science fiction va très vite se ressentir, le fantastique se mêlant à l’horreur pour un final tout en hémoglobine et en grand n’importe quoi. Toutefois, Kagura Uguisu sera très mesuré dans ces dessins, évitant le gore et n’abusant pas des giclées sanglantes, on peut même classer ses dessins de soft vu le contexte. Très souvent, il ne fait que suggérer les découpes réalisées par Fumio, laissant à notre imagination le soin de reconstituer le nouvel état du corps.
Du chagrin amoureux au massacre vengeur, « Carnage à la tronçonneuse » a trouvé une transition des plus originales, et si certains pourront le classer de grand n’importe quoi, ce manga est exactement le genre de gros délire qu’il fait bon lire de temps en temps pour se vider la tête et oublier le froid du dehors.
Carnage à la tronçonneuse
Scénario : Hiroshi Sakurazaka
Dessin : Kagura Uguisu
Traducteur : Patrick Alfonsi
Éditeur : Soleil Manga
Collection : Seinen
Format : 128x182 mm
Pagination : 194 pages
Date de parution : 7 novembre 2012
Numéro ISBN : 978-2-30202-455-7
Prix public : 7,99 €
© 2009 KAGURA UGUISU © HIROSHI SAKURAZAKA / ASCII MEDIA WORKS INC.
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